Un Jour dans l'Histoire

La question du genre chez Zola

Nous sommes en 1896. Dans une lettre qui servira de préface à l’ouvrage du docteur Saint-Paul consacré à ce que l’on appelait, à l’époque, « l’inversion sexuelle », ouvrage intitulé « Tares et Poisons. Perversion et Perversité Sexuelles », Emile Zola s’interroge et écrit : « Dans le mystère de la conception, si obscur, pense-t-on à cela ? Un enfant naît : pourquoi un garçon, pourquoi une fille ? On l’ignore. Mais quelle complication d’obscurité et de misère, si la nature a un moment d’incertitude, si le garçon naît à moitié fille, si la fille naît à moitié garçon ! L’incertitude peut commencer au simple aspect physique, aux grandes lignes du caractère : l’homme efféminé, délicat, lâche ; la femme masculine, violente, sans tendresse. Et elle va jusqu’à la monstruosité constatée, l’hermaphrodisme des organes, les sentiments et les passions contre nature. » Vingt-six ans plus tôt, en 1870, alors qu’il est en pleine rédaction de La Curée, l’écrivain publie « La fin de l’orgie », dans le quotidien « La Cloche », un article dans lequel il dénonce la génération née dans Empire Napoléon III. Il y va fort : « Voilà que nos hommes deviennent des femmes. Lorsque Rome pourrissait dans sa grandeur, elle n'a pas accompli d'autres miracles. Les belles nuits de l'orgie antique sont revenues, les nuits ardentes où les créatures n'avaient plus de sexe ». « Ah ! quelle curée que le second Empire », déclarera-t-il. De quelle manière Zola a-t-il traité la question du genre dans son œuvre ? Invitées : Shauna Heck, aspirante au titre de Maître en Langues et Lettres françaises et romanes de l’ULB, autrice d’un Mémoire intitulé : « Zola et la crise du « genre » L’écriture de l’ambiguïté sexuelle dans La Curée », présenté sous la direction de Valérie André, directrice de recherche FNRS, professeure et conseillère pour la recherche en sciences humaines à l’ULB, membre de l’Académie royale de Belgique. Sujets traités : Zola, genre,homme, femme, hermaphrodisme, Curée, écrivain, orgie, Napoléon III, sexe