Episode 1 : La Cible Nous sommes à Seraing, dans la rue de la Vecquée, le 18 août 1950. Aux environs de 21h, deux hommes sonnent chez le député communiste Julien Lahaut. Ce dernier est chez lui, il vient de rentrer de Bruxelles. Alors que le parlementaire arrive sur le seuil de la porte, des coups de feu claquent. Les mystérieux visiteurs tirent à bout portant sur Julien Lahaut. Touché à 4 reprises, à l’oreille droite, à l’abdomen puis au visage, Lahaut s’écroule, la tête sur le trottoir. Il meurt quelques instants plus tard. Quant au commando de tueurs, il disparaît dans la nuit naissante sans laisser de traces… « L’Affaire Julien Lahaut : histoire d’un crime politique ». Une série de la collection « », réalisée par Eric Loze et Antoine Duwaerts, à réécouter sur Auvio

Nous sommes le 14 novembre 1886. Parcourons les pages du journal libéral « L’Indépendance belge ». Sous le titre « Une exposition électorale », un article réagit au projet d’organisation, deux ans plus tard, d’un « Grand concours international des sciences et des lettres » qui doit avoir lieu sur le site du Cinquantenaire à Bruxelles. Lisons : (…) Ce prétendu concours ne sera qu’une foire aux vanités, aux médailles, et aux rubans , et l’on y sera d’autant moins rigoureux que dans une exposition électorale l’essentiel est de ne pas faire de mécontents. (…) Vous savez bien qu’on en a assez des expositions universelles. Après Amsterdam, hélas ! Après Anvers, ho-là ! On pensait que c’était fini. C’était une lassitude générale, une indignation universelle. (…) - Mais Bruxelles y gagnera. - Moins qu’on ne le dit, car le voyageur fera comme l’exposant : il se réservera pour Paris 1889. - C’est égal, si un libéral avait eu l’idée… - Les Libéraux l’ont évitée, précisément parce qu’elle n’est pas sérieuse. Du reste, ce que nous vous disons-là, tout le monde le pense. Seulement nous faisons mieux : nous l’écrivons ». Et voilà l’une des péripéties de la longue histoire du Cinquantenaire dont les premières traces de construction et le tracé du parc datent de la préparation de l’Exposition nationale de 1880, organisée pour fêter le cinquantième anniversaire de la toute jeune Belgique. Une histoire qui se confond donc avec celle du pays, faite de rêves, de doutes, de sueurs, de faux-pas, de retard, d’inaugurations multiples, d’argent, de chamailleries politiques, d’intérêts économiques, d’image et de communication, de destructions et de recommencement. Plongeons dans la vie trépidante du Cinquantenaire… Invitée : Jacqueline Guisset, Docteure en Histoire de l’art. « Les Palais et le Parc du Cinquantenaire » ; Snoeck/Musées royaux d’Art et d’Histoire. Sujets traités : Cinquantenaire, Indépendance belge, Bruxelles, expositions, universelles

Le cinquantenaire à Bruxelles : carrément Rocambolesque

Un Jour dans l'Histoire

Nous sommes au milieu de l’année 1885. Les membres du groupe artistique d’avant-garde « Les XX », créé deux ans plus tôt, à Bruxelles, ont décidé d’élire de nouveaux candidats. Il s’agit de remplacer deux des membres fondateurs, Frans Simons, démissionnaire, car certaines de ses toiles ont été refusées par le Salon organisé par le groupe, et Théodore Verstraete, trop épris d’indépendance. « Les XX » choisissent Félicien Rops et Anna Boch. Si la postérité du premier a bien traversé les années, il faut un peu chercher pour trouver trace de celle … de la femme. Anna Boch, fille d’entrepreneur en faïencerie, artiste polyvalente, peintre de talent, comme son frère Eugène, passionnée par la nature qui lui sert de fil rouge dans sa quête de lumière et de couleur. Collectionneuse et mécène avertie, elle a réuni l’une des plus fameuses collections de son temps, c’est elle qui achète le seul tableau vendu par van Gogh de son vivant. Elle reste la seule femme membre du cercle des « XX », et aussi de « La Libre esthétique » qui lui succède, mais ne se contente pas d’y faire figuration : elle est considérée par ses confrères sur un pied d’égalité. Anna Boch veut faire carrière, à l’instar d’une autre artiste belge de la même époque, Marguerite Van de Wiele, autrice aujourd’hui bien oubliée. Van de Wiele qui, dans son roman Fleurs de civilisation » mettant en scène une jeune artiste bruxelloise, écrit : « (…) la femme de talent (…) est un être fâcheux, plus phénoménal encore que l’homme-artiste, car, déformée comme lui dans son existence normale, elle l’est jusque dans le rôle que notre société assigne aux individus de son sexe et, à en jouer un autre, elle perdra bientôt physiquement et moralement tout ce qui constitue la particularité féminine ; les amazones n’auraient pu être ni épouses, ni mères. C’est ce qui arrive fatalement pour nos modernes femmes peintres, statuaires, musiciennes, écrivaines … ». Alors, comment Anna Boch, artiste et mécène, s’est-elle débrouillée pour exister ? Invitée : Virginie Devillez, docteure en histoire de l’Université libre de Bruxelles. Commissaire de l’exposition Anna Boch, « Un voyage impressionniste » au Mu.ZEE à Oostende.

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L’Affaire Julien Lahaut : histoire d’un crime politique 1/6

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