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La Première

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Histoire

Un Jour dans l'Histoire

Anna Boch : peintre et mécène au temps des impressionnistes

38 min

| Publié le 29/08/23

Nous sommes au milieu de l’année 1885. Les membres du groupe artistique d’avant-garde « Les XX », créé deux ans plus tôt, à Bruxelles, ont décidé d’élire de nouveaux candidats. Il s’agit de remplacer deux des membres fondateurs, Frans Simons, démissionnaire, car certaines de ses toiles ont été refusées par le Salon organisé par le groupe, et Théodore Verstraete, trop épris d’indépendance. « Les XX » choisissent Félicien Rops et Anna Boch. Si la postérité du premier a bien traversé les années, il faut un peu chercher pour trouver trace de celle … de la femme. Anna Boch, fille d’entrepreneur en faïencerie, artiste polyvalente, peintre de talent, comme son frère Eugène, passionnée par la nature qui lui sert de fil rouge dans sa quête de lumière et de couleur. Collectionneuse et mécène avertie, elle a réuni l’une des plus fameuses collections de son temps, c’est elle qui achète le seul tableau vendu par van Gogh de son vivant. Elle reste la seule femme membre du cercle des « XX », et aussi de « La Libre esthétique » qui lui succède, mais ne se contente pas d’y faire figuration : elle est considérée par ses confrères sur un pied d’égalité. Anna Boch veut faire carrière, à l’instar d’une autre artiste belge de la même époque, Marguerite Van de Wiele, autrice aujourd’hui bien oubliée. Van de Wiele qui, dans son roman Fleurs de civilisation » mettant en scène une jeune artiste bruxelloise, écrit : « (…) la femme de talent (…) est un être fâcheux, plus phénoménal encore que l’homme-artiste, car, déformée comme lui dans son existence normale, elle l’est jusque dans le rôle que notre société assigne aux individus de son sexe et, à en jouer un autre, elle perdra bientôt physiquement et moralement tout ce qui constitue la particularité féminine ; les amazones n’auraient pu être ni épouses, ni mères. C’est ce qui arrive fatalement pour nos modernes femmes peintres, statuaires, musiciennes, écrivaines … ». Alors, comment Anna Boch, artiste et mécène, s’est-elle débrouillée pour exister ? Invitée : Virginie Devillez, docteure en histoire de l’Université libre de Bruxelles. Commissaire de l’exposition Anna Boch, « Un voyage impressionniste » au Mu.ZEE à Oostende.