Nous sommes Angleterre durant l'été de 1836. Alors qu’elle est enceinte de quelques mois, Maria Malibran a décidé de monter à cheval chaque jour. Mais un matin, elle fait une chute. Son entourage s’en émeut, mais la cantatrice refuse de se soigner. Pire, elle s’obstine à remonter sur scène. Elle tient absolument à honorer son public. Dominant sa douleur , elle parvient encore à chanter à Londres et à Manchester. Mais un caillot de sang s’est formé dans son cerveau, elle tombe dans le coma en pleine représentation. Après quelques jours, elle rend son dernier souffle, nous sommes le 23 septembre. Son corps est rapatrié à Bruxelles, où elle vécut, il repose au cimetière de Laeken. Avec nous : Jean De Salle. « Le pavillon Malibran », AAM éditions. Sujets traités : Maria Malibran, musique, diva, cantatrice, musique

13h20 : Camille Urso, violoniste envers et contre tout Nous sommes le 23 mars 1849, au lendemain d’un concert qui a eu lieu sur la scène de l’Opéra Graslin, à Nantes. Une prestation donnée au profit de la veuve et de l’orphelin d’un bassoniste mort des suites d’une longue maladie. Dans les pages culture du journal « L’Alliance », on peut lire ceci : « Jamais un violoniste n’eut une pose plus exacte, plus ferme et à la fois plus aisée, jamais l’archet ne fut guidé avec plus de précision que par cette petite Urso, dont l’accouchement fit sourire toutes les mamans … Sous ses doigts, qui sont pourtant souvent occupés à habiller une poupée, l’instrument dégage une pureté et une douceur de ton, avec une expression des plus remarquables. Chaque lumière et ombre est observée, et toutes les intentions du compositeur sont fidèlement restituées (…) Impossible de dépeindre l’ovation qu’a reçue cette enfant ». « La petite Urso ». Camille Urso. Qui est cette gamine de neuf ans qui subjugue les mélomanes et les autres ? Une violoniste virtuose en herbe, à une époque où , en Europe, on peut lire, par exemple, sous la plume du dramaturge viennois, Ignaz Franz Castelli : « J’ai , je ne sais pas pourquoi, ma propre antipathie de voir une femme avec un violon, peut-être parce que je n’aime que les formes rondes, et jouer du violon fait ressortir tout ce qui est anguleux. » Camille Urso qui sera l’une des premières élèves féminines admises dans les classes de violon du Conservatoire de Paris. Donnera, tout au long de sa florissante carrière, plus de huit cent concerts, tiendra l’affiche à New York durant un demi-siècle devant, parfois, dix-mille personnes et sera reçue à la Maison Blanche par le présidenr Benjamin Harrison. Camille d’Urso qui se battra pour que les musiciennes soient engagées dans les orchestres et que leur talent soit reconnu indépendamment de leur sexe. Que reste-t-il de celle qui fut couverte de gloire à l’instar des popstars d’aujourd’hui ? Invitée: Bénédicte Flye Sainte Marie, journaliste « Je suis née au son du violon – La vie de Camille Urso, première musicienne féministe » ; éd. Infimes. Sujets traités : Camille Urso, violoniste, musique, Opéra Graslin, Ignaz Franz Castelli, Maison-Blanche, Benjamin Harrison, féministe

Elles ont fait la musique : Camille Urso

Un Jour dans l'Histoire

Nous sommes le 24 octobre 1884, à Weimar. Franz Liszt, âgé de 73 ans, écrit à Louisa de Mercy-Argenteau : « Ma très chère amie, vous avez cent fois raison d’apprécier et de savourer la musique russe actuelle. Rimsky-Korsakov, Cui, Borodine, Balakirev sont des maîtres d’une originalité remarquable et de qualité. Leurs travaux ont compensé, pour moi, l’ennui causé par d’autres travaux plus répandus et dont on parle davantage… Sans politesse et cérémonie, je vous dis, en parfaite sincérité, que votre instinct ne vous a pas égarée le jour où cette musique vous a si fortement charmée. Continuez alors votre travail avec la ferme conviction d’être dans le droit chemin.» La comtesse, proche du compositeur d’origine hongroise, fut elle-même pianiste et compositrice, mais surtout, elle a été l’une des premières, en Europe, à défendre les artistes russes souhaitant affirmer une musique dégagée de la tutelle de l’Occident. De celle qui sera l’une des grandes animatrices de la vie culturelle de la seconde moitié du XIXe siècle, à Paris et dans son château près de Liège, l’un de ses contemporains dira : « … ses yeux fascinateurs, ses lèvres de volupté, son sourire plein d’enchantement et ce mélange inexprimable d’abandon et de fierté lui assuraient un empire irrésistible. Elle dominait les hommes avec une puissance qu’on ne discutait pas. Très musicienne, sa virtuosité d’interprète (...) était comme une parure supplémentaire, dont elle se servait pour orner d’art ses succès de femme (...) Aussitôt que commençaient à s'égarer ses doigts sur les touches d'ivoire, c'était, autour d'elle, un essaim d'adorateurs qui ne la quittaient plus du regard. » Partons sur les traces de Louisa de Mercy-Argenteau … Invitée : Marie Cornaz, docteure en musicologie, conservatrice des collections musicales de la Bibliothèque royale de Belgique et maître de conférences à l’Université libre de Bruxelles. Sujets traités : Louisa de Mercy-Argenteau, Franz Liszt, Rimsky-Korsakov, Cui, Borodine, Balakirev, musique, pianiste, compositrice

Un Jour dans l'Histoire
Elles ont fait la musique : Maria Malibran

Tag(s)

Un Jour dans l'HistoireElles ont fait la musique : Maria Malibran

Tag(s)

Un Jour dans l'Histoire
Elles ont fait la musique : Maria Malibran