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La Première

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Histoire

Un Jour dans l'Histoire

Socrate, le dérangeant

40 min

| Publié le 07/02/23

Nous sommes en 399 avant notre ère, à Athènes. Au terme d’un procès au cours duquel il est accusé de « ne pas reconnaître les mêmes dieux que l’État et corrompre la jeunesse », Socrate est condamné à boire un poison léthal : la cigüe. Quelques années plus tard, dans son texte intitulé « La Banquet » , Platon, l’un de ses disciples, écrit : « On ne trouverait personne […] qui approchât en rien de cet homme, de ses discours, de ses originalités ; à moins de le comparer, comme j’ai fait, non pas à un homme, mais aux silènes et aux satyres, lui et ses discours (…). En effet, malgré le désir qu’on a d’écouter Socrate, ce qu’il dit paraît, au premier abord, entièrement grotesque. Les expressions dont il revêt sa pensée sont grossières comme la peau d’un impudent satyre. Il ne vous parle que d’ânes bâtés, de forgerons, de cordonniers, de corroyeurs, et il a l’air de dire toujours la même chose dans les mêmes termes ; de sorte qu’il n’est pas d’ignorant et de sot qui ne puisse être tenté d’en rire. Mais qu’on ouvre ses discours, qu’on en examine l’intérieur, on trouvera d’abord qu’eux seuls sont pleins de sens, ensuite qu’ils sont tout divins et qu’ils renferment les plus nobles images de la vertu, en un mot, tout ce que doit avoir devant les yeux quiconque veut devenir un homme de bien. » Socrate fut donc condamné dans sa propre cité. Il a dit et il a fait des choses qui ont heurté les institutions. Il était un être subversif, inconvenant, bizarre jusque dans son physique : dérangeant. Mais qu’a-t-il dit au juste de l’état de la démocratie athénienne ? De quelle manière a-t-il heurté ses contemporains au point de mériter la mort ? Que nous révèle-t-il des démocraties actuelles Sujets traités:Socrate, Athènes, Platon, démocratie, procès, Etat, poison, discours, pensée