Quand les murs parlent : l’histoire de l’Europe s’affiche

Née en Europe à la fin du XIXe siècle, l’affiche illustrée a conquis l’espace public et a participé à modeler le paysage urbain et la mémoire collective, malgré son éphémérité. L’exposition « Quand les murs parlent » présente une sélection d’affiches issues de la collection de la Maison de l’histoire européenne qui témoigne d’un entrelacement complexe entre division et unité européennes. De la propagande des deux guerres mondiales et de la guerre froide à l’explosion des échanges culturels, l’essor du tourisme et l’émergence de mouvements sociaux hétérogènes après la Deuxième Guerre mondiale, Cindya Izzarelli vous propose une balade sonore et illustrée en compagnie de Laurence Bragard, responsable pédagogique à la Maison de l’Histoire Européenne.

C’est à Rome, au Ier siècle de notre ère que nous vous emmenons, aujourd’hui. Les Romains ont terminé leur journée de travail, ils s’apprêtent à se détendre. Imaginons-les arpentant les rues d’une ville en pleine reconstruction après des décennies de ruines. Ils se rendent aux thermes avant de prendre le repas du soir, la Cena, entourés d’amis ou de connaissances. La cena que l’on a souvent comparé à un banquet orgiaque, au cours duquel tous les excès étaient permis. Beaucoup attribueront la chute de Rome à cette décadence. Ainsi l’Allemand Cornelius Agrippa, quinze siècles plus tard, écrira : « Ce qui fut vrai pour Athènes, ce qui le fut toujours, et le restera toujours pour tous les peuples, de tous les temps, le fut encore plus pour Rome : la fameuse cité fut grande parce qu’elle fut dirigée par un peuple sobre, et qui puisa dans la tempérance l’énergie et la vertu civique. Ici, en outre, la démonstration est rendue encore plus évidente par la contrepartie. Rome déclina du jour où ses dirigeants et son peuple amolli par la paix, s’abandonnèrent aux plaisirs et surtout à l’ivresse. » Alors, au-delà des mythes et légendes, à quoi ressemblait vraiment un banquet dans la Rome impériale ? N’était-il vraiment que luxure et vomitorium ? Tâchons de nous y faire inviter, mais pour cela, il va nous falloir respecter quelques règles… Invité : Pierre Leclercq, animateur du Petit Lancelot, collaborateur scientifique de l’Université de Liège et membre du Centre de Gastronomie Historique

Un Banquet dans la Rome impériale

Un Jour dans l'Histoire

Nous sommes en mars 1580, à Bordeaux. Dans la première édition de ses fameux « Essais », Michel de Montaigne écrit à propos de son amitié avec Etienne de La Boétie :« Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne peut s’exprimer. »Quinze ans plus tard, dans l’édition posthume dite « d'après l'exemplaire de Bordeaux » on peut lire la formule célèbre: « parce que c’était lui, parce que c’était moi ». Cet ajout a été fait par l'auteur lui-même, dans la marge de son exemplaire personnel édité en 1588. Montaigne – La Boétie, une amitié que l’on donne toujours en exemple mais qui n’empêcha pas les désaccords et les tumultes. Des idées qui, chez ces deux grands penseurs, n’ont pas toujours convergé et qui reflètent les contradictions d’une époque. Contradictions pas si lointaines. Invité : Jean-Claude Idée, metteur en scène

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