TravellingLA COULEUR DE L'ARGENT, MARTIN SCORCESE, 1986
LA COULEUR DE L'ARGENT, MARTIN SCORCESE, 1986
59 min
| Publié le 16/08/24
C'est un jeu qui se joue en salle, avec des billes, des queues, des tapis verts. Un jeu à l'iconographie patente, imprimée sur nos rétines depuis l'avènement du film de Martin Scorcese, La couleur de l'argent, The Color of Money, sorti en 1986. Un film événement qui lance, en Europe et dans le monde, la mode du billard américain, voyant ouvrir dans son sillage de nombreux clubs et de nombreuses salles. Mais ça, c'est de l'histoire sociale. Quant à l'histoire du film, Martin Scorcese reprend, sous un autre angle, le personnage de Paul Newman, Fast Eddie, héros de l'Arnaqueur de 1961 de Robert Rossen. 25 ans plus tard, c'est la suite de la vie de Fast Eddie Felson qui intéresse Scorcese. Le réalisateur joue sur les relations d'un arnaqueur déclinant qui devient mentor d'un jeune prometteur joué par Tom Cruise. C'est un film sur un rapport de force, puis sur un passage de témoin, qui n'est pas la suite littérale de l'Arnaqueur. Il y a de l'amour, il y a de la haine, il y a du jeu, il y a de l'arnaque. Paul Newman, 60 ans, fait un come-back spectaculaire face à Tom Cruise auréolé du succès de Tom Gun. Il y gagne même l'oscar du meilleur acteur. Un troisième personnage, Mary Elizabeth Mastrantonio, donne un contrepoint salutaire, une distance à ce duo d'hommes pris dans leurs jeux de la vie et du hasard. Martin Scorcese filme au plus près des tables de billard, au plus près des bouteilles de bourbon. Les images sont presque tactiles. La couleur de l'argent est maîtrisé de bout en bout par Scorcese, qui est comme un joueur de billard devant ses billes. Le film est un succès au box-office et permet au réalisateur de se lancer à corps perdu dans le projet de sa vie : La dernière tentation du Christ.