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Syrie: les troupes du régime entrent dans le fief rebelle de Deraa

| Publié le 12/07/18

Les troupes du régime sont entrés jeudi dans le secteur rebelle de la ville de Deraa, berceau en 2011 de la révolte contre le pouvoir de Bachar al-Assad, et ont hissé le drapeau syrien, a rapporté l'agence officielle Sana. "Des unités de l'armée syrienne entrent à Deraa al-Balad et hissent le drapeau national sur la place publique", dans le centre-ville jusque-là tenu par les insurgés, a indiqué l'agence. L'annonce intervient près d'une semaine après un accord négocié par l'allié russe du régime, qui impose aux insurgés de la province de Deraa de céder leurs territoires au pouvoir de Bachar al-Assad. Les procédures prévues par l'accord n'ont pas encore été mises en oeuvre, mais le geste de jeudi est "symbolique", a souligné l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Les factions rebelles sont encore dans la ville de Deraa, celles qui veulent la réconciliation doivent encore abandonner leur artillerie, les procédures n'ont pas encore commencé", a déclaré le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahmane. L'accord conclu la semaine dernière prévoit le retour des institutions étatiques dans les secteurs insurgés, l'abandon par les rebelles de leur artillerie lourde et moyenne, ainsi que le départ des combattants qui refusent de rester sous le contrôle du régime vers d'autres secteurs insurgés du pays. Soumis durant près de trois semaines à des bombardements meurtriers, les rebelles ont été contraints de s'asseoir à la table des négociations et d'accepter cet accord dit de "réconciliation", qui s'apparente de fait à une capitulation. Le pouvoir syrien a déjà reconquis l'intégralité de l'est de la province de Deraa, ainsi que de vastes pans de territoires dans l'ouest. Le redéploiement des forces loyalistes dans cette province hautement symbolique constitue un nouveau revers pour la rébellion anti-Assad, qui enchaîne les défaites depuis près de deux ans et se montre désormais plus que jamais incapable de résister face à la puissance de feu du régime. Grâce au soutien militaire de ses alliés indéfectibles, Russie et Iran en tête, le pouvoir de Damas contrôle plus de 60% du pays en guerre.