"Une jeune fille en feu" Gérard De Cortanze

La Book-Box de Lucile Poulain

« Christina the astonishing » - littéralement « Christine l'épatante », est un titre étonnant pour une chanson, mais pas vraiment incohérent lorsqu'elle est signée par Nick Cave. Cette chanson fait référence à Christine l'Admirable, une sainte du Moyen-Âge née dans l'actuelle région du Limbourg, dont la vie, ou disons plutôt la mort, a beaucoup fait parler d'elle, pour la simple et bonne raison qu'elle en est revenue Si je vous parle du morceau « Christina the astonishing » by Nick Cave en personne, c'est parce que quelques vers de la chanson apparaissent en introduction de ce livre qui vient de sortir en librairie : « Une jeune fille en feu », de Gérard de Cortanze, publié chez Albin Michel. Dramaturge, essayiste, traducteur, poète et écrivain, de Cortanze dresse le portrait de cette sainte plutôt méconnue du grand public, et en romance l'existence à travers les traces historiques qu'il nous reste de sa vie. Il lui a fallu lire des dizaines d'ouvrages et se plonger dans de rares archives, pour pouvoir délivrer un roman fluide, limpide, dans lequel il fait le choix d'insérer quelques anachronismes. On les trouve notamment dans les dialogues, ou encore à travers certaines situations dans lesquelles se retrouve Christine l'Admirable. "Les filles du feu, les chimères" Gérard de Nerval - Éd. Flammarion Et pour cette Bookbox, il ne pouvait y avoir de Gérard de Cortanze sans Gérard de Nerval, comme il ne pouvait y avoir de jeune fille en feu, sans « Les filles du feu ». Huit nouvelles, douze sonnets : Angélique, Sylvie, Octavie, Isis, Corilla, Jemmy, Émilie, Chansons et légendes du Valois, sont autant de lettres, de dialogues, d'errances autobiographiques, de morceaux de journaux intimes fictifs, dont il est très difficile de tirer une homogénéité, tant ce livre est un mélange des genres, très représentatif de l'oeuvre disparate et géniale de Gérard de Nerval. Et pour l'anecdote, il en fait le patchwork alors qu'il est interné à la clinique de Passy, ça vous donne une idée de l'état émotionnel de l'écrivain à ce moment-là.