Lana del Rey "Violette sur l'herbe à la renverse"

Book-Box avec Lucile Poulain

Si vous connaissez Lana del Rey, c'est sans nul doute grâce au titre « Video games » et qui l'a littéralement fait exploser aux oreilles du monde en 2012. Chanteuse complexe et fascinante, c'est un savant alliage entre douceur mélodieuse et rimes percutantes. Ses morceaux sont souvent symboliques et sujets à de nombreuses interprétations : c'est donc sans grande surprise que vous êtes sur le point de découvrir... son premier recueil de poèmes ! « Violet bent backwards over the grass » ou « Violette sur l'herbe à la renverse » traduit en français (par Aurore Vincenti et Cécile Coulon s'il vous plait), nous propose 19 poèmes plus une série de haïku. Elle se laisse glisser à travers le temps et l'espace, sa plume est authentique, et elle qui d'habitude flotte dans un nuage de mystère, et bien elle semble tout d'un coup prendre l'apparence... d'un livre ouvert ! C'est justement cette métamorphose subtile, cette aura d'icône mise à nu qui m'a fait penser à un conte fascinant : « Ondine », de Friedrich de la Motte-Fouqué. Son récit « Ondine » raconte l'histoire d'une petite naïade, ou « nixe » (très joli mot pour décrire les génies féminins des eaux dans le folklore nordique) qui est adoptée par un couple de pêcheurs. Ceci n'est en réalité qu'une ruse du roi des eaux pour lui assurer une âme. Car oui c'est bien connu, pour les dieux, l'herbe est toujours plus verte du côté des mortels... Ondine devient une jeune femme évidemment sublime, au caractère frondeur, intrépide, à l'image de la déesse qu'elle est véritablement. Et c'est un chevalier perdu qui va s'y piquer... On est bien d'accord sur le fait qu'on parle ici d'une sirène (à peu près hein, on ne va pas chipoter), en quête d'une âme et à la recherche de l'amour / et ce conte paraît en 1811 : ça veut dire bien avant « La petite sirène » d'Andersen, et bien avant « L'ondine de l'étang » des Frères Grimm. C'est fou non ? Au menu de cette bookbox je vous propose donc d'aller nager avec deux sirènes : l'une des temps ancestraux, l'autre des temps modernes, qui laissent toutes les deux dans leur sillage cette sorte de douceur incrédule, de beauté trompeuse