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Chronique d’un enfermement arbitraire mais salutaire

Chronique de Lucile Poulain

2 min

| Publié le 14/11/20

La chronique de Lucile POULAIN : LE FUMOIR, de Marius JAUFFRET, éd. Anne Carrière, 2020. Chronique d’un enfermement arbitraire mais salutaire. Parisien, Marius Jauffret est aujourd’hui trentenaire. Le Fumoir est son premier roman, c’est aussi son histoire, sa véritable histoire alors qu’il avait 25 ans… Jeune homme alcoolique, Marius est un jour conduit aux urgences de Saint-Anne par son frère. À son réveil, il pense qu’il va juste passer quelques jours entre les murs de l’hôpital pour se remettre. Jusqu’à ce qu’un médecin lui explique qu’il ne sortira… que lorsqu’on l’en jugera capable. On lui a diagnostiqué - à tort - une maladie rare à son âge, le syndrome de Korsakoff. Le voici prisonnier, isolé, dans ce lieu au temps suspendu en marge de la société. Il nous raconte l’attente, le doute, la peur, les rencontres cocasses, tristes, ou tendres… Marius Jauffret a, en effet, été interné durant dix-huit jour, par suite d’une déprime plus forte que les autres où alcool et médicaments l’ont accompagné. Le seul endroit où l’homme pourra se retrouver et lier des liens avec les autres résidents, ce sera le fumoir… Ce n’est que deux ans après sa sortie que Marius aura le courage d’écrire cette histoire terrible, aujourd’hui publiée. Le fumoir, c’est le récit de dix-huit jours qui ont compté dans la vie d’un homme qui a fini par laisser l’alcool derrière lui.