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Sénégal : la difficile identification des migrants disparus en mer

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| Publié le 19/02/19

Les plages du village de Gandiol et leurs pirogues de pêcheurs, sur la côte atlantique du Sénégal. C’est une embarcation similaire qui a fait naufrage en avril dernier dans les environs. Elle transportait des migrants. Plusieurs corps ont été retrouvés sur la plage. Ousmane Mbaye, conseiller de l’association des familles de migrants disparus de Gandiol raconte « Ceux qui habitent dans la zone, on a constaté que les enfants qui sont morts, 2 ou 3 étaient de Gandiol. On a retrouvé… Les rescapés ont identifié que parmi les manquants, il y avait des enfants qui étaient avec eux. Ils ont avisé les parents. C’est comme ça qu’on peut les identifier. » Cette fois-là, les migrants étaient des enfants du pays, mais les bateaux viennent souvent de beaucoup plus loin. De la Gambie ou du sud du Sénégal, ils remontent au large des côtes pour rallier les îles Canaries, porte d’entrée pour l’Europe. Arona Mael Sow, maire de Gandiol réagit : « Il y a toujours des corps qu’on ne parvient pas à identifier. On appelle immédiatement la gendarmerie et les pompiers qui les emmènent. » Vêtements, bijoux, ou gris-gris peuvent permettre l’identification des corps, une étape cruciale pour permettre aux familles de faire leur deuil. Le mari de Khady Dièye est parti à bord d’une pirogue pour l’Espagne en 2006. Après cinq mois sans nouvelles, elle a organisé une cérémonie religieuse symbolique. Khady Dièye, femme d’un migrant disparu explique : « Beaucoup de familles n’ont pas encore fait le deuil parce qu’elles n’ont pas de nouvelles de ceux qui sont partis. Elles gardent l’espoir de les voir revenir. » Des groupes de soutien psychologique ont été mis en place par la Croix Rouge dans la région. Des photos des migrants portés disparus ont aussi été postées en ligne, dans l’espoir qu’ils soient un jour retrouvés.