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Rencontre entre les deux leaders des Corées

2 min

| Publié le 18/09/18

Une accolade entre Kim Jong Un, le numéro un nord-coréen, et Moon Jae-in, le président sud-coréen. Quelques mots échangés entre les deux hommes et un défilé sous les acclamations de la foule munie de milliers de drapeaux nord-coréen pour donner l'image d'une péninsule non divisée. Une démonstration de force soigneusement orchestrée.  M. Moon est dans le nord pour trois jours. Il doit tenter de débloquer les discussions sur la dénucléarisation entre le Nord et Washington. La négociation inter-coréenne peut-elle rester le moteur d’une stabilisation régionale durable ? "C’est tout l’enjeu de cette rencontre. La Corée du Sud ne veut pas que cela s’enflamme dans la région. Elle veut la dénucléarisation de son voisin du nord et ne veut rien lâcher en retour." explique Bruno Hellendorff, chercheur pour l'Institut Egmont.   "Ce genre de sommet est taillé pour la télévision. Rien n’est laissé au hasard. Mais il ne peut pas accoucher d’une sourie. D’un côté, la Corée du Nord veut lever les sanctions contre son pays et de l’autre, les sud-coréens veulent voir des avancées concrètes sur le terrain, comme la dénucléarisation." poursuit Bruno Hellendorff. "Kim Jong Un dit avoir un accord avec Donald Trump et le met sur la table comme un argument. C’est une partie de poker entre plusieurs pays, dans ce cas-ci, les deux Corées. La Corée du Nord a toujours joué ce jeu-là." M. Moon a joué un rôle crucial de médiateur pour permettre l'organisation le 12 juin à Singapour d'un sommet historique entre le Nord-Coréen et le président américain Donald Trump. Kim Jong Un s'était alors engagé en faveur de la "dénucléarisation de la péninsule", un euphémisme sujet à toutes les interprétations. Les deux parties s'écharpent depuis sur la signification exacte de cet engagement. De son côté, Washington exige "une dénucléarisation définitive et entièrement vérifiée" tandis que Pyongyang veut une déclaration officielle des Etats-Unis pour marquer la fin de la guerre de Corée qui s'est achevée en 1953 sur un simple armistice. Le Nord a dénoncé les méthodes de "gangster" des Américains, accusés de vouloir obtenir son désarmement unilatéral sans faire de concession à chaque étape et sans alléger la pression ni les sanctions.   M. Moon verra Kim Jong Un à deux reprises au moins et tentera de le convaincre de prendre des mesures substantielles envers le désarmement, qu'il pourrait présenter à Donald Trump en marge de la prochaine Assemblée générale de l'ONU.