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Quand la littérature permet de se raccrocher au réel

Chronique de Marie Vancutsem

2 min

| Publié le 14/11/20

La chronique de Marie VANCUTSEM : À LA LIGNE, FEUILLETS D’USINE, de Joseph PONTHUS, éd. Folio, 2020. Quand la littérature permet de se raccrocher au réel. Ouvrier intérimaire, Joseph embauche jour après jour dans les usines de poissons et les abattoirs bretons. Le bruit, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps s’accumulent inéluctablement comme le travail à la ligne. Ce qui le sauve, ce sont l’amour et les souvenirs de son autre vie, baignée de culture et de littérature… À la ligne, feuillets d’usine, premier roman de Joseph Ponthus est aussi son histoire, celle d’un intellectuel qui, né à Reims et travaillant dans le secteur de l’aide sociale à Nanterre, a tout quitté pour se marier en Bretagne ! Là-bas, ne trouvant pas d’emploi dans son secteur originel, Joseph s’est vu obligé de travailler en usine… une déflagration physique et mentale ! Pour s’en sortir, il s’est souvenu de son autre vie, de ses auteurs favoris – Apollinaire, Dumas… - et a commencé à écrire pour se rappeler de ce qu’il a enduré. Pour Joseph Ponthus, l’écriture, c’est la vie. L’écriture de ce roman est drôle, coléreuse, fraternelle, l’existence ouvrière devient alors une odyssée où Ulysse combat des carcasses de bœuf et des tonnes de bulots comme autant de cyclopes.