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La Première

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La Première

Prix Première 2023

Laura POGGIOLI : "Trois soeurs" (L'Iconoclaste)

5 min

| Publié le 17/03/23

Un parricide devenu symbole de la violence domestique russe Assises côte à côte dans l’entrée d’un appartement moscovite, trois jeunes filles, âgées de dix-sept, dix-huit et dix-neuf ans, attendent l’arrivée de la police, à quelques mètres du corps inerte de leur père, Mikhaïl Khatchatourian. Depuis des années, il s’en prenait à elles, les insultait, les frappait, nuit et jour. " S’il te bat, c’est qu’il t’aime ", dit un proverbe russe. Alors, en juillet 2018, les trois soeurs l’ont tué. Une vague d’indignation inédite déferle, les médias s’enflamment. Deux histoires en résonnance Les visages insouciants des trois gamines, dissimulant les supplices endurés pendant des années, questionnent l’autrice. Elle se souvient de sa jeunesse moscovite où elle rencontra Marina, son amie la plus chère, et Mitia, son amour. Il lui donnait parfois des coups, mais elle pensait que c’était peut-être aussi de sa faute. Laura Poggioli reconstitue la vie de ces trois soeurs, et son histoire personnelle ressurgit. Raconter le collectif, au-delà de l’intime Laura Poggioli nous interroge sur nos désirs, nos héritages culturels, familiaux et sur les violences systémiques. À travers une narration intime, elle nous plonge au coeur de la Russie : son rock, ses ombres, son charme brut, et le mystère de ces hommes doux quand ils sont hors de chez eux, violents dès que la porte se referme. Laura Poggioli tombe amoureuse de la langue russe au lycée. Elle poursuit son apprentissage à l’université en parallèle de ses études à Sciences-Po. Comme une évidence, son premier livre s’inscrit sur ce territoire-là. À son chevet, les recueils de Anna Akhmatova et Marina Tsvetaïeva, les deux grandes poétesses russes qu’elle aime autant pour leurs vers que pour leurs vies. Comme Marina Tsvetaeïva, elle fait reposer la sienne sur trois piliers : l’amour, la création, la famille. Âgée de 37 ans, elle est mère de trois enfants. Bien sûr, Emmanuel Carrère est l’un de ses maîtres en écriture avec, tout particulièrement, Un roman russe et Limonov. Le Prix Première est un prix décerné depuis 2007 par la RTBF. Ce prix est dans la continuité de son Prix littéraire des auditeurs, appelé aussi « Prix Point de Mire » et attribué de 1983 à 1993. Il récompense un premier roman francophone, édité entre les rentrées littéraires de septembre et janvier. Il est remis lors de la Foire du Livre de Bruxelles.