Par Ouï-direAbrutir, par David Christoffel
Abrutir, par David Christoffel
60 min
| Publié le 22/03/23
Sous le verbe Abrutir, David Christoffel analyse les figures des domestiques dans l’opéra et l’opérette. La domestique est une déracinée, elle adopte le code bourgeois avec d’autant plus de force qu’elle fuit la terre et ses origines. Elle devient du code des maitres le suppôt le plus convaincu. C’est le cas de Bécassine qui pousse l’assimilation jusqu’à la caricature, en restant admiratrice de la classe des puissants. Ce sentiment qu’a Bécassine de faire partie d’une classe privilégiée est une survivance de l‘époque où l’aristocratie déploie et entretient une maisonnée de serviteurs. Mais alors d’où vient que les bonnes soient représentées par les maîtres sous des traits aussi abrutis ? La chose est évidente dans Bécassine mais aussi dans des romans, dans des opéras et des opérettes du dix-neuvième siècle. Au conservatoire de Paris, Emmanuelle Cordoliani travaille les représentations des domestiques à l’opéra, dans un projet intitulé 'La bonne cause'. L’occasion pour David Christoffel d’enquêter sur les procédés d’abrutissement des domestiques dans les romans et sur les scènes d’opéra mais aussi dans la vraie vie. Cap sur les élèves en art vocal au Conservatoire de Paris, en répétition avec Emmanuelle Cordolinani. Enquête aussi auprès des historiens Jean-Claude Yon et Pierre Girault, auprès d'Alizée Delepierre, sociologue, et d'Alice de Charentenay, docteure en lettres. Photo : Getty Images