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Classic 21

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Musique

Micro-Sillon avec Walter De Paduwa

Les Doors

4 min

| Publié le 19/03/23

Aujourd’hui, je vous parle du cinquième album des Doors : Morrisson Hotel. C’est un album est tombé un peu comme un cadeau du ciel, car l’année 1969 avait en effet été terrible pour le groupe. D’abord, le quatrième album, The Soft Parade, était le plus mauvais du groupe, avec le producteur Paul A. Rothchild qui demandait jusqu’à 70 ou 80 prises de chaque morceau avec une section de cuivres… Un album à oublier, d’après les dires même du guitariste Robbie Krieger. Et puis l’année 69 a été marquée par un faux scandale. Il aurait eu lieu au mois d’avril 1969 en Floride lors d’un concert. La presse s’est déchaînée et a accusé Jim Morrison d’avoir exhibé ses parties génitales sur scène. Or, Robbie Krieger, le guitariste, qui était présent, prétend que toute cette affaire a été montée de toutes pièces. En réalité, Jim Morrison a peut être été explicite au niveau du sexe. Oui, mais il n’a jamais montré ses parties intimes. Robbie Krieger est formel. Toute la tournée américaine des Doors a été annulée à cause de cela. Il y avait un manque à gagner énorme. Et pour l’enregistrement de Morrisson Hotel, eh bien c’est sans beaucoup d’illusion qu’ils se sont mis au travail avec Elektra. Jim Morrison était très blues. Il rêvait d’un répertoire blues agrémenté et illustré par ses poèmes. Et cet album, Morrisson Hotel est probablement le plus roots de tout ce qu’ils ont fait. L’histoire de cette pochette est très intéressante parce que quand ils roulaient dans Los Angeles pour chercher une idée avec leur manager, eh bien ils ont remarqué cet hôtel qui s’appelait réellement Morrison Hotel. Ils sont entrés, ont demandé au réceptionniste s’il pouvait faire une photo à l’intérieur et la réponse a été non. Ils sont ressortis et puis ils ont regardé par la fenêtre et le réceptionniste était parti derrière chercher quelque chose. Ils sont vite entrés dans l’hôtel, se sont mis derrière la fenêtre pour faire cette photo sans l’autorisation du propriétaire évidemment. L’arrière de la pochette est aussi intéressant parce qu’il s’agit du premier Hard Rock Café de cette grande chaîne. Et c’est aussi dans cet établissement qu’a été tournée une partie de la célèbre vidéo de Michael Jackson, "Beat It". C’est vraiment un disque énorme avec "Roadhouse Blues" évidemment, qui était tout à fait du goût des Doors et qui a relancé leur carrière. Mais Jim Morrison n’y était plus, parce que cette histoire d’exhibition en Floride et de sa condamnation l’avaient vraiment miné. D’autant plus que peu de temps après, il a été arrêté à la descente d’un avion parce qu’il avait tout saccagé à l’intérieur. Jim Morrison, en fait, ne se piquait jamais. Ce n’était pas un héroïnomane. Lui, il buvait de la bière en quantité invraisemblable... Et du LSD évidemment. A tel point que le Whisky A Gogo, le célèbre club à Los Angeles, lui avait réservé un coin pour qu’il puisse cuver sa bière. Et puis la bière a posé un autre problème à Jim Morrison : il a pris beaucoup de poids. Et pour cacher tout ça, il s’est laissé pousser la barbe. Et puis il y a eu L.A. Woman, et puis il y a eu Paris... Et puis ce livre qui s’intitule Set the Night on Fire, écrit par le guitariste du groupe, Robbie Krieger. Ce qui est écrit là-dedans nous fait un peu mieux comprendre ce que sont devenus les Doors.