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Merckx exclu du Giro après la bombe de Savone

Giro 1969

| Publié le 01/06/69

Le dimanche 1er juin, au terme de l’étape qui conduit les coureurs de Parme à Savone, Merckx est comme d’habitude le premier à se présenter au contrôle anti-dopage du laboratoire mobile mis en place pour la première fois cette année-là. Pour le maillot rose, ce test ne doit être qu’une simple formalité puisque les huit précédents contrôles se sont tous avérés négatifs. Le Bruxellois a cependant négligé un précieux conseil de son manager. Giacotto avait en effet insisté auprès d’Eddy pour qu’il exige que les éprouvettes soient débouchonnées devant lui. Mais Merckx utilise sans se méfier le tube à essai déjà ouvert que lui tend le médecin. Le matin du lundi 2 juin, Giacotto frappe à la chambre de la porte 11 où Merckx et son équipier Martin Van den Bossche, en cuissards et en chemisettes, sont allongés sur leurs lits dans l’attente du départ. Son manager révèle à Merckx qu’il a été contrôlé positif la veille. Une forte concentration de fencamfamine, un produit stimulant commercialisé en Italie sous le nom de Reactivan, a été détecté dans ses urines. Pour la première fois dans l’histoire du Giro, le maillot rose est exclu de la course. Effondré, incapable de retenir ses larmes, Eddy sursaute : “Non, c’est du sabotage !” Et il ajoute : “C’est terminé. Je ne roule plus. Plus jamais je ne roulerai !” Merckx recevra plus de 10 000 lettres de supporters le suppliant de revenir sur sa décision. Son épouse, Claudine, répondra à chacune de ces missives par une carte de remerciement accompagnée d’une photo de son mari.