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La Première

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Politique

Les Quatre Saisons de Sammy Mahdi

Un timide maladif devenu président de parti

51 min

| Publié le 23/07/22

|Disponible jusqu'au 22/07/2023

C’est accompagné de son chien Pamuk que Sammy Mahdi nous rejoint au bord du canal de Willebroek, à deux pas de chez lui, à Vilvorde. La Senne bruxelloise, d’un côté, le canal de l’autre. C’est un leitmotiv pour ce jeune homme de 33 ans : il est toujours entre deux. Ce président de parti flamand est né à Bruxelles et y a passé l’essentiel de sa vie, d’abord à Watermael-Boitsfort puis Molenbeek. Sammy Mahdi est agnostique et président du parti démocrate-chrétien. Sammy Mahdi a une mère flamande, avec qui il parle en flamand et un père irakien réfugié en Belgique, avec qui il parle en français. Et lorsqu’il a été secrétaire d’Etat, le passé de son père n’est jamais entré en ligne compte, comme l’espéraient les associations de soutien aux réfugiés. Son bilan y est d’ailleurs mitigé. Ce chrétien-démocrate a une personnalité complexe, dans la nuance. Il déteste être placé dans une case, lui qui était « simplement Sammy, un ket de Bruxelles qui essayait de grandir » alors que plus jeune, il était victime de discriminations. Il a beau être encore jeune, il en appelle à Edmund Burke, un homme politique et philosophe anglo-irlandais du XVIIIe siècle qui, en son temps, avait condamné la Révolution française et qui est aujourd’hui la référence des conservateurs. Bart De Wever figure parmi ses fans. Sammy Mahdi veut un CD&V résolument à droite, un retour aux sources pour les chrétiens-démocrates. S’il y a quelques années, le CD&V (et surtout son prédécesseur le CVP) n’avait qu’à se baisser pour recueillir 30 à 40% des suffrages aux élections tant le pilier chrétien était puissant en Flandre, aujourd’hui le parti est en souffrance. Sammy Mahdi, Mahdi comme ce personnage religieux qui apparaît à la fin des temps pour abattre l’antéchrist et sauver l’humanité, permettra-t-il au CD&V de se relever ? Celui qui présenté comme proche, intellectuellement, de Bart De Wever, rejette l’hypothèse d’une union future entre son parti et la N-VA. Si les deux partis sont conservateurs, l’axe économique du CD&V reste ancré dans « Rerum Novarum » : « Le marché, c’est bien. Mais le marché corrigé par l’Etat, c’est un peu mieux. » Dans cet épisode des « Quatre Saisons », ce supporter acharné du Sporting d’Anderlecht admet se sentir mal lorsqu’il est éloigné, pendant 24 heures, de sa chienne Pamuk. Et s’il admet que faire de la politique 24 heures sur 24 n’est pas « sain », il ignore comment faire autrement.