Les grands interprètes fêtent Rachmaninov

Les Clefs de l'Orchestre : Danses Symphoniques

De Rachmaninov, on connaît d'abord les grandes œuvres pour piano : les virtuoses jouent les études tableaux, les amateurs préfèrent les préludes et les amoureux du monde entier s'embrassent au son de l'un des quatre concertos pour piano. Après tout c'est normal, Rachmaninov n'était pas que compositeur, c'était aussi un des plus grands pianistes du XXe siècle. En 1940, exilé aux Etats-Unis, Rachmaninov compose sa dernière œuvre, son testament musical, écrit quelques années avant sa mort, il disait : " ma dernière étincelle " : Les Danses Symphoniques. À l'origine, Rachmaninov voulait appeler ces Danses, Danses fantastiques et aurait baptisé les trois mouvements respectivement midi, soir, minuit en référence non seulement aux moments de la journée mais également aux phases de la vie. L'œuvre est pleine de mystères. On l'a dite autobiographique, pas très en phase avec son époque, ancrée dans le XIXe siècle. Désuet, passéiste Rachmaninov ? Non surement pas - précurseur de styles même. Partition en main, Jean-François Zygel nous invite avec l'Orchestre Philharmonique de Radio France à découvrir l'extraordinaire richesse de cette musique. " La musique pour lui c'était de la tension, de la passion, c'était quelque chose de brûlant ". Le cinéma l'a bien compris : toute l'industrie du film aux États-Unis a pillé Rachmaninov, on peut dire sans peine que le style hollywoodien de la musique de film vient directement de Rachmaninov. Curieuse ironie de l'histoire, voilà un compositeur qui n'aimait pas le monde moderne, détestait que ses œuvres soient diffusées à la Radio, et qui inspire encore aujourd'hui John Williams, Alexandre Desplat ou Hans Zimmer. Avec l'Orchestre Philharmonique de Radio France Direction Joshua Weilerstein Enregistré à l'auditorium de la Maison de la Radio Réalisation : Colin Laurent