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La Première

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Les coulisses du pouvoir

La remontada des Engagés

4 min

| Publié le 02/10/23

Le remontada des engagés est-elle bien engagée ? Le parti ou plutôt le mouvement centriste enchaine les transferts de noms ronflants pour prendre les têtes de liste des prochaines élections. Et un récent sondage semble montrer que la stratégie de reconquête des électeurs portée par Maxime Prevot porte ses fruits, Himad. ((HIME)) Depuis 5 ans, quand vous discutiez avec des gens à propos du cdH puis les engagés, la teneur des propos était souvent la même. Ca ressemblait à ceci. ((extrait film)) ¨ Vous avez certainement reconnu "la nuit des morts vivants", le remake de John Romero signé Tom Savini en 1990, un classique du films de zombies. Les morts-vivants, c’était la description la plus souvent entendue ces dernières années lorsqu'on évoquait les centristes. Et pourtant, et pourtant, les engagés sont revenus d’entre les morts, plus d’un an et demi après un changement de nom et alors que la mayonnaise n’avait pas vraiment pris depuis. Un tout récent sondage le soir-RTL les donne, en wallonie, à quasi 14%. Il faut remonter à mars 2015 pour retrouver ce mouvement politique aussi haut. Depuis les dernières élections, les engagés végétaient en-dessous de 10% au sud du pays. Vous me direz, et vous n’aurez pas tort, qu’il y a la marge d’erreur. Mais quand même, on ne peut nier l’existence d’une dynamique turquoise, comme la couleur des engagés. ((HER)) Et on l’explique comment cette dynamique ou cette résurrection ? ((HIME)) Pour tout un tas de raisons. D'abord, un passage, qui plus est choisi, dans l'opposition ça ne fait pas trop de mal. Puis surtout, la marque "les engagés" commence à prendre. On a beaucoup rit l'an dernier, avec les bêtes jeux de mots, les enragés, les dégagés, les empaffés, les ce que vous voulez. Mais 18 mois après le changement de nom, les blagues c'est fini. D'ailleurs, on a même oublié "il fera beau demain", vous vous souvenez, le plateforme de transition du cdH vers les engagés. Les récents transferts ont d'une certaine façon crédibilisé la marque, de quoi la remettre au devant de la scène. Le travail de fond des troupes de Maxime Prévot semble également payer, avec une volonté de rompre avec le passé, entre autres avec des transferts qu'on aurait pas nécessairement attendu au PSC ou au cdH. Vous imaginez Olivier De Wasseige, l'ancien patron des patrons wallons, au cdH de Joëlle Milquet ? Ou Yves Coppieters, le professeur de l'ULB, pilier laïc, au PSC ? Un profil comme Jean-Jacques Cloquet, comme les deux derniers cités, aurait pu, aurait dû, se retrouver au MR. Et ne parlons même pas de Jean-Luc Crucke, évidemment. Et dans le même temps, avec Elisabeth Degrise, tête de liste à la Chambre à Bruxelles, elle qui est ancienne collaboratrice de Joëlle Milquet, membre fondatrice d'INES, un think tank de gauche, et vice-présidente des mutualités chrétiennes, les engagés gardent un pied à gauche et retournent aux sources du pilier chrétien. Comme avec l'arrivée attendue cette semaine de Vincent Blondel, le recteur de l'UCLouvain, comme tête de liste en Brabant wallon. La Libre l'a évoqué. On rajoutera qu'il est également question, sur cette même liste, d'une autre personnalité médiatique très connue, qui n'est pas une présentatrice de JT. On a du neuf, on a de l'ancien, on pourrait avoir du surprenant, en tout cas, le projet est conforté. Comme on en football, on ne gagne pas un championnat sur les transferts, mais on peut le perdre. Et pour le moment, les engagés s'en sortent pas mal, avec des coups réussis qui crée un cercle vertueux. A côté de ces éléments "internes", si l'on peut dire, il y a aussi au moins un contexte externe qui arrange bien les engagés : il y a un boulevard au centre. Entre un MR qui va chercher plus à droite les voix qui lui manquent, Défi qui est inexistant en Wallonie et perd des plumes à Bruxelles et Ecolo décentré par les questions woke, les engagés entendent bien redevenir ce qu'ils ont été : un parti, un mouvement, pivot. Pour les engagés, 2024 sera l'année du retour au pouvoir, ou ne sera pas.