Entretien avec Xavier Sabata autour du Winterreise de Schubert à la Monnaie

Les chroniques de la Matinale

Sommet du répertoire romantique, le Voyage d’hiver de Franz Schubert est à l’affiche de la Monnaie. Accompagné par le pianiste Francisco Poyato, le contre-ténor catalan Xavier Sabata explore les plus hauts versants d’une œuvre vertigineuse. Concert ce samedi 10 février à 20h à la Monnaie. Les premières lignes de l’œuvre ont été tracées en février 1827 par un compositeur épuisé par la maladie et qui se savait condamné. A trente ans – vingt mois avant sa disparition – Franz Schubert choisit de mettre en musique les poèmes de Wilhelm Müller. Le cycle compte 24 lieder, tous rassemblés à l’intérieur de deux recueils qui comptent parmi les pages les plus sombres du répertoire romantique. Le Voyage d’hiver brosse le portrait d’un voyageur solitaire. L’œuvre retrace en 24 tableaux, l’histoire d’un être écorché, un marcheur esseulé, épuisé, amoureux déchu qui traverse l’hiver et ses paysages désolés. Les hauteurs du contre-ténor A l’origine, le cycle a été composé pour un ténor mais au fil du temps, le caractère sombre et tourmenté de l’œuvre a poussé les plus grands barytons à s’en emparer (Dietrich Fischer Dieskau). Xavier Sabata n’est pas baryton. Il n’est pas ténor. Il est contre-ténor. Proche de la tessiture des sopranos, la voix de contreténor est la plus haute du registre masculin. A travers ce récital, la Monnaie nous invite à prendre de la hauteur. La performance de ce samedi 10 février ne sera pas seulement vocale. Elle sera également théâtrale. Le récital a été mis en scène par Rafael R. Villalobos. Xavier Sabata entrera dans le costume de ce voyageur solitaire et tourmenté. Nous sommes parvenus à le joindre par téléphone. Il répond à nos questions depuis Barcelone, quelques minutes avant de boucler sa valise. Le contre-ténor Xavier Sabata au micro de François Caudron