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Musiq3

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Classique

La langue de la musique

"Le crescendo"

4 min

| Publié le 28/03/24

Rossini est né à la fin du 18e siècle et fut un des grands compositeurs du 19e siècle surtout pour ses opéras. Il était bon vivant, et même gastronome, au point d’appeler certains morceaux " Hachis romantique " ou " Petite valse à l’huile de ricin ". Mais on connaît le " tournedos Rossini ", une recette qui fut créée en son honneur (et qui n’est pas de lui, comme on le croit parfois). Selon le Larousse gastronomique l'origine du tournedos est liée à l'apprêt commandé par Rossini (au foie gras et aux truffes) si surprenant aux yeux du maître d'hôtel de l'époque que celui-ci fit passer le plat " dans le dos " des convives ". Souhaitant que la préparation se fît dans la salle à manger pour qu'il pût l'observer, Rossini aurait répondu, à l'étonnement du cuisinier : " Eh bien, faites-le tourner de l'autre côté, tournez-moi le dos ! " Le filet de bœuf aurait ainsi pris de nom de tournedos. Revenons à ce crescendo, soit la montée en puissance de l’orchestre, dans ses ouvertures d’opéra, mais il ne fut pas le premier à user de ce procédé. Il y eut, par exemple, Johann Stamitz, et encore avant lui Domènec Terradellas, un compositeur espagnol qui l’utilisa dans son opéra " Bellerofonte " en 1747… Il ne fut bien sûr pas le dernier non plus, puisque sans doute le crescendo le plus célèbre de l’histoire de la musique dure un quart d’heure : le " Boléro " de Ravel. Mais malgré tout, c’est Rossini qui est l’incontestable roi du crescendo. Son crescendo se trouve dans 18 de ses 25 ouvertures. Deux exemples sont célébrissimes : l’ouverture de " Guillaume Tell " et sa cavalcade, ainsi que celle de la " Pie Voleuse ". Pourtant celui qu’on semble préférer est celui du Barbier de Séville " L’air de la calomnie ". Justement bien utilisé pour le sujet puisque la calomnie enfle et s’amplifie…