Passer à la recherche
background

ARTE Regards

Mozzarella : le fromage de la souffrance

sous-titré

32 min

| Publié le 02/01/24

Plus de 90 % de la mozzarella de bufflonne AOP italienne provient de Campanie. Malgré une demande européenne en hausse, de nombreux éleveurs de bufflonnes luttent pour survivre. Paolo Carlino pâtit de la hausse des prix du fourrage et de l’énergie. Sans parler d’un autre fléau, la brucellose bovine, qui a décimé la moitié de son troupeau qui comptait trois cents bêtes. Même si son élevage en stabulation lui garantit un rendement laitier supérieur à celui généré par l’élevage en pâturage (quelque 1 000 litres par buffle et par an), sa marge a fondu de 50 à 10 % ces dernières années. Avec des conséquences désastreuses pour toute sa famille. Cette pression sur les prix et la production se répercute souvent sur la santé des animaux. Francesco Ceccarelli, défenseur des animaux et membre de l’ONG « Essere Animali », documente à l’aide de caméras cachées et de drones les manquements parfois graves des élevages de buffles en Italie, afin d’alerter les autorités locales et les milieux politiques européens. Les veaux mâles sont assimilés à des déchets, ils sont inutilisables pour la production de lait et la viande de buffle ne fait pas recette. Antonio Palmieri est passé en bio il y a 30 ans. Un pari risqué à l’époque, car cette agriculture n’avait pas encore le vent en poupe. Aujourd’hui, sa ferme fait figure de parc d’attractions pour la mozzarella di bufala bio. Trente mille visiteurs s’y croisent chaque année. Bien qu’il s’engage en faveur d’une mozzarella irréprochable, il lui arrive de faire quelques concessions sur le bien-être animal lorsque les bénéfices sont en jeu.