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ARTE Regards

L’art contre le chalutage, un musée sous-marin

sous-titré

32 min

| Publié le 21/12/23

Au départ, Paolo Fanciulli éloignait les chalutiers et leurs filets en jetant des blocs de béton dans la mer. Plus tard, il a eu l’idée d’utiliser des sculptures en marbre afin de donner à son projet une notoriété internationale. Car, comme Paolo le sait bien, la surpêche est un problème mondial : à l’échelle du globe, les populations de poissons ont chuté de moitié au cours des 50 dernières années. En Italie, les chalutiers n’ont pas le droit de s’approcher à moins de trois miles nautiques des côtes ni de pêcher à moins de 50 mètres de profondeur. En effet, dans cette zone, les herbiers de posidonies constituent une nurserie pour les poissons juvéniles. Comme l’explique Letizia Marsili, biologiste de l’université de Sienne invitée avec ses étudiants sur le bateau de Paolo, il faut à tout prix protéger cet écosystème. A-t-on pour autant le droit d’immerger dans la mer des blocs de marbre de plusieurs tonnes ? Absolument pas, répond Giovanni Contardi, président de l’association La Casa dei Pesci ("La maison des poissons"). Il effectue les démarches pour obtenir les nombreuses autorisations nécessaires à l’extension du musée sous-marin de Paolo. Dans un atelier, les jeunes artistes Anna Torre et Wimar van Ommen sculptent des blocs de marbre de Carrare qui deviendront de nouvelles œuvres d’art. Le village de Porto Santo Stefano, haut lieu de la pêche chalutière, est situé au sud de Talamone. Depuis 60 ans, Bruno Di Meglio travaille dans ce secteur. Pour lui comme pour les vendeurs à la criée, les réglementations sont déjà bien trop strictes et trop nombreuses, et certains tentent donc de les contourner. Mais d’après Paolo Fanciulli, seule l’immersion de nouvelles sculptures pourra empêcher la destruction des fonds marins de la baie de Talamone. Parviendra-t-il à atteindre son objectif ?