ARTE Regards

Première communion en Pologne

Dans la voïvodie rurale de Sainte-Croix, la famille de Wiktor a une conception encore assez traditionnelle des festivités. On mange beaucoup de viande, la vodka coule à flots et l’accordéon accompagne les chansons. La veille, les mères nettoient l’église médiévale du village, repassent les nappes d’autel et arrachent les mauvaises herbes dans le cimetière. Car tout doit être impeccable, comme le rappelle la mère de Wiktor, pour les enfants, mais aussi pour le Bon Dieu. Changement d’ambiance : dans la ville de Lodz, la famille de Wiktoria a loué un château digne des contes de fées. Il y aura un menu à quatre plats, une animatrice pour s’occuper des enfants et des feux d’artifice de table. Dans sa robe de communion blanche, Wiktoria rayonne de bonheur et déclare se sentir comme une princesse ! La pression sociale est immense, et pour faire bonne figure, la grande majorité des familles s’endettent. Car les frais occasionnés par une telle fête s’élèvent souvent à plusieurs fois le revenu mensuel d’un Polonais. Au point que dans l’Église, certains trouvent que c’en est trop. Dans sa paroisse de Lodz, le curé Piotr en vient presque à regretter les restrictions de la pandémie ! À cette époque pas si lointaine, les familles célébraient cette fête en petit comité. Pour lui, cette simplicité est un moyen d’orienter réellement la communion vers l’enseignement de Jésus et non vers des futilités.