ARTE Regards

Crise de l’eau : la gestion du lac Majeur

Marcella Severino est maire de Stresa, une station touristique prisée. Elle s’inquiète de l’approvisionnement en eau des nombreux hôtels. À force de revenir bredouille de ses sorties sur le lac, le pêcheur professionnel Giorgio Brovelli a dû se résoudre à passer à l’aquaculture. Et dans la plaine du Pô toute proche, le riziculteur Alfredo Saracco a converti une partie de ses terres à la culture de l’orge. Voilà près de deux ans maintenant que les précipitations ne sont pas au rendez-vous dans le vaste bassin versant du lac. Quant aux eaux provenant de la fonte des glaces, elles sont de moins en moins abondantes. Après la sécheresse historique de l’an passé, 2023 pourrait bien marquer un nouveau record. Le deuxième plus grand lac intérieur d’Italie est confronté à un autre problème. Depuis des décennies, c’est un réservoir d’eau régulé par l’homme dont le niveau fluctue selon les besoins. Quand les plages ne se retrouvent pas immergées, ce sont les rives qui finissent asséchées. En aval, un barrage régule le niveau moyen du lac. Avec des conséquences dramatiques pour l’humain et la nature. Car les pêcheurs, les riziculteurs et les édiles en charge du tourisme se disputent cette ressource indispensable qu’est l’eau. Un niveau élevé est nécessaire pour l’irrigation, mais celui-ci prive les touristes de zones de baignade et détruit les frayères des poissons. Autant dire que dans cette région en voie d’assèchement, les conflits pourraient bien s’envenimer.