Passer à la recherche
background

ARTE Regards

Harcèlement scolaire, la violence au quotidien

sous-titré

32 min

| Publié le 18/10/23

En proie à un fort sentiment de honte et de culpabilité, les élèves se confient rarement à leurs parents, à leurs amis ou à leurs enseignants. Entre maladies psychiques et idées suicidaires, les séquelles du harcèlement poursuivent les victimes toute leur vie. En Espagne, le cas très médiatisé de Kira Lopez, une élève de 15 ans qui s’est donné la mort après avoir été harcelée, a mis en lumière l’ampleur du phénomène. Ses parents dénoncent les comportements qui ont conduit leur fille à mettre fin à ses jours et pointent du doigt l’apathie de l’établissement, contre lequel ils ont porté plainte. Selon eux, il incombe aux écoles de protéger les enfants contre le harcèlement. Brian Giner, atteint d’une malformation de l’œil, a lui aussi vécu l’enfer. Victime de harcèlement pendant une douzaine d’années, le jeune homme a changé d’école à plusieurs reprises. Il se souvient du sentiment de culpabilité qui l’envahissait : « J’ai longtemps considéré que le harcèlement était quelque chose de normal. Au fil des années, j’ai fini par croire ce qu’on me disait. Il m’a fallu beaucoup de temps avant de parvenir à regarder ma compagne dans les yeux, par exemple. Je souffrais surtout d’une véritable phobie sociale. J’avais peur de me présenter, d’être face à d’autres. L’idée que quelqu’un puisse établir un contact visuel avec moi me terrorisait. » Auteur d’un livre qui retrace son parcours douloureux, il souhaite désormais redonner du courage aux victimes de harcèlement. Pour ce faire, il intervient régulièrement dans les écoles, donne des conférences et organise des ateliers de prévention. Il milite également avec le père de Kira, Manuel José, en faveur d’une loi contre le harcèlement afin de mettre ce problème en lumière et de le combattre en profondeur. Les deux hommes demandent l'instauration de règles nationales qui permettraient d’uniformiser l’attitude à adopter face aux agresseurs et la documentation des cas de harcèlement dans l’ensemble des régions et des écoles espagnoles. Pour le père de Kira, ce serait la seule manière de parvenir à une forme d’apaisement.