L'Heure HSimenon en Amérique : une passion dévorante
Simenon en Amérique : une passion dévorante
42 min
| Publié le 12/06/23
Il est un peu plus de 4h du matin. Nous sommes le 3 octobre 1945. Dans le Port de New York « Le Lallandia », cargo mixte danois de la Counard Line, atteint la Quarantaine. Il est à quelques encablures de la statue de la Liberté. Un sale crachin, un brouillard laiteux et devant, la pyramide en béton de Manhattan. Les officiers de la douane montent à bord, puis ceux de l’immigration. Dans le salon des premières, ils tâtent le bras, examinent la langue, puis les fonctionnaires contrôlent les passeports. Le Departement Justice US Immigration and Naturalization enregistre l’arrivée sur le sol américain du citoyen belge Georges Simenon, de son épouse Régine et de leur fils Marc. Il est presque 6.30h. Dès l’instant où Simenon pose le pied sur le quai, il enclenche son heure H, peut-être la plus importante, la plus féconde de sa vie. Une heure H qui, exceptionnellement, va durer 10 ans. Ce qu’il est loin de prévoir, c’est ce qui l’attend. Il va vivre de passion, de sexe, de Bourbon et de romans. Il va se brûler aux jalousies, aux déchirures. Il va traverser des paysages de westerns, des nuits comme les peint l’artiste américain Edward Hopper. Il va se saouler de blues et de jazz. Il va vivre un changement radical de perspectives. Il vient de passer de l’ancienne Europe à l’avenir du monde. Nous sommes le 3 octobre 1945. Il est presque 6.30h : c’est l’Heure H de mon histoire.