L'Heure H

José Salvador Alvarenga, le naufragé du Pacifique

Nous sommes le 17 novembre 2012. Le tonnerre gronde, la brume s’installe, le noir s’impose. Les nuages se veulent de plus en plus menaçants, la pluie de plus en plus violente. José Salvador Alvarenga aurait dû écouter les mises en garde de son chef, ne pas se lancer aveuglément, alors qu’il connaissait la menace réelle. Maintenant, c’est trop tard… Son acolyte le regarde, les lèvres tremblantes et les yeux déformés par la peur. Alvarenga décide de faire demi-tour, sauver leur peau tant qu’il est encore temps. Mais c’est peine perdue, il le comprend rapidement. Le moteur montre ses derniers signes de vie avant de rendre l’âme, les laissant seuls avec leur désespoir. Il regarde activement autour de lui, prend sa radio et appelle son chef : « Nous sommes pris par la tempête, nous avons besoin d’aide ! ». Alors que son supérieur lui implore de communiquer ses coordonnées, Alvarenga réalise que son GPS a pris l’eau, il est désormais inutilisable. « On va venir vous chercher, tenez b… » Quelques grésillements, une voix saccadée, et puis le silence. Lourd. Bruyant. La radio s’est coupée… c’en est fini. Ils sont maintenant seuls, à bord de leur bateau de fortune, leur détresse criant par-dessus les nuages. Et la peur s’immisce. Il est 18h27 : c’est l’heure H de notre récit.