L'Heure HMaurizio Gucci, vendetta à l'italienne
Maurizio Gucci, vendetta à l'italienne
43 min
| Publié le 05/09/22
Il est 8h15, nous sommes le 27 mars 1995. Le soleil baigne déjà la façade du château des Sforza. La Fontana di Piazza Castello semble trôner sur la ville de Milan, ses jets d’eau s’amusent avec les rayons de ce radieux soleil de printemps. Aujourd’hui sera une belle journée, pense Maurizio Gucci. En fermant la porte de son luxueux appartement, l’homme d’affaires sifflote du Pavarotti, et pense à ses activités de ce début de semaine. Paola et lui ont passé un délicieux week-end, et aujourd’hui ne se profilent que des affaires courantes. Il doit d’ailleurs penser à appeler Lucia, sa secrétaire, absente pour maladie depuis la semaine dernière. Depuis quelques mois, il a décidé d’emménager juste en face de ses bureaux, situés dans l’un des plus beaux bâtiments de la vieille Milan, au cœur de la Corso Venezia. Il est amoureux de cette ville depuis toujours, lui, le digne héritier d’une des plus grandes familles de la mode italienne. Sa Rolex, offerte par son ex-femme il y a quatre ans maintenant, affiche 8h27. Bien entendu, il possède beaucoup d’autres modèles, mais celle-ci a une valeur sentimentale particulière. Maurizio salue des badauds qui lui envoient des marques d’affection, et traverse la rue, fréquentée par les banquiers d’affaires et les livreurs qui s’affairent déjà. C’est à ce moment qu’un vent inhabituel, violent et soudain s’empare de la ville. Maurizio en est presque déséquilibré et fait tomber ses lunettes sur le trottoir. L’homme est confiant, ne dispose d’aucun service de sécurité. Après tout, il incarne la réussite du pays de la Rome Éternelle, celle des Papes et des Empereurs. Il n’a pas remarqué que depuis deux semaines, deux hommes l’ont pris en filature…