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Culture

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Clément Thirion et Massi Mucedda aka Blanket La Goulue

50 min

| Publié le 11/10/24

Clément Thirion pour « Danse Macabre : Les matières sombres » « Danse macabre : Les matières sombres » est une explosion d’images où la beauté et l’horreur se superposent de façon quasi-mystique, avec la même puissance hypnotique qu’un scroll de plusieurs heures. Les matières sombres sont celles qu’on observe et convoque avec un attrait morbide inavouable. Des films catastrophes aux faits divers tragiques, des tueries de masse au tourisme morbide : qu’est-ce que l’attrait pour la mort et la destruction révèle de nous ? Nous, spectateur·ices, observateur·ices tapi·es dans l’ombre, sommes démasqué·es par l’aveu singulier et téméraire du comédien. Après nous avoir enchanté·es avec son spectacle « Norman, c’est comme normal, à une lettre près » et de remarquables prestations en tant qu’acteur dans « Stanley » et « George de Molière », Clément Thirion convie Godzilla, les zombies et les morts à se réveiller au plateau, sur des rythmes électro. Par le mouvement et la danse, Clément Thirion traduit avec une ironie grinçante ce rapport inexplicable que nous entretenons avec les forces destructrices à l’œuvre autour et en nous. Son travail chorégraphique précis porte la parole, l’auteur se démultiplie : son corps est pris dans la polyphonie des voix et des échos qui dialoguent avec lui. Le texte se mêle au documentaire catastrophe et aux pages Wikipédia. Le paradoxe saisissant entre une chambre d’enfant et le déferlement du chaos répond au mariage étrange du sublime et de l’obscène. Sur le plateau, vidéos et marquages au sol composent la scène bien organisée d’un crime, au son de Björk ou sur la symphonie de Camille Saint-Saëns. Ça hurle, ça gicle, ça spasme. Le décor fait maison et sommaire est pensé pour s’effacer dans le récit. Comme une carte évolutive de lieux imaginaires et réels, il nous immerge dans des univers chaque fois différents. Les volumes changent d’échelle, les couleurs explosent, métamorphosant l’espace tantôt en lieu de massacre, tantôt en ville fantôme. « Danse Macabre : Les matières sombres » est une danse théâtrale, une sorte de messe teintée d’humour noir qui touche l’espace indéfini où le Beau et l’Horreur se mêlent, comme aux tréfonds d’une âme humaine insondable. C’est un espace de libération comme dans une salle de cris. Clément Thirion, artiste partenaire du Varia, incarne le mal avec grâce et une certaine dérision. À découvrir au Théâtre Varia jusqu’au 19 octobre 2024 et au Mars (Mons arts de la scène) du 12 au 14 novembre 2024. Massi Mucedda aka Blanket La Goulue pour son stand up « Chauv·e » Durant plus d’une heure de stand, l’artiste drag Blanket La Goulue vous emmène dans son univers où le patriarcat se démonte en chansons et l’humour se politise sans limite. Entre écriture inclusive, non-binarité et peines de cœur, on découvre un monde qui se réveille autant qu’il se cancel, … pour le meilleur et pour le pire. Chauv·e embarque son public et prend le temps de pleurer, de chanter, de rigoler. À découvrir au Théâtre Jardin Passion (Namur) le 19 et 20 octobre, à la Vénerie (Watermael-Boitsfort) du 30 janvier au 1er février 2025 et à l’Os à Moelle (Schaerbeek) les 28 et 29 mars 2025. Chronique : Cédric Wautier Présentation : Cindya Izzarelli Kiosk, c’est votre rendez-vous hebdomadaire avec l’actualité des arts de la scène. Cindya Izzarelli et ses chroniqueurs vous ouvrent grand les portes de toutes les scènes belges : théâtre, danse, opéra, cirque, stand-up, performance… Une scène ouverte pour tous les publics. Ça va bouger !