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Caroline Lamarche, Brigitte Baillieux et Guy Theunissen

47 min

| Publié le 19/04/24

Invité.es : Caroline Lamarche pour le spectacle « Frou-Frou, une vie sauvage ». Louis est un homme un peu esseulé. Bénévole dans un centre de revalidation pour oiseaux, il croise une cane blessée, à l’œil vif mais fuyant, dont il va prendre soin chez lui et qu’il nomme Frou-Frou. Pourra-t-elle voler de nouveau ? Au prix de quelles péripéties ? Et dans cette rencontre lumineuse et poignante, qui aide l’autre finalement ? Premier texte du recueil Nous sommes à la lisière (ed. Gallimard) consacré aux alliances délicates entre la vie sauvage et le monde des humains, Frou-Frou, une vie sauvage, parabole d’une émancipation conjointe, étonne, bouscule et touche. Avec sa lucidité coutumière, Caroline Lamarche aborde les enjeux contemporains de la biodiversité tout en déployant une « histoire de bêtes » aussi concrète qu’extraordinaire. Elle nous enjoint à la nécessité de protéger le vivant, elle nous dit la violence sous-jacente de notre monde, la difficulté à s’y faire une place, nous alerte du risque aussi d’avoir un jour un ciel sans volatiles ; son écriture ramifiée trouve en Gaëtan Lejeune l’interprète idéal d’une narration aérienne et précise. Un seul en scène sur le fil, intime et fluide, mais aussi vif et sauvage, sur les interdépendances de l’animal et l’humain, et leurs fragilités mutuelles. En prise constante avec la terre, Frou-Frou, une vie sauvage nous fait rêver très haut, sourire au cœur. De et avec Gaëtan Lejeune. À découvrir au Théâtre des Martyrs à Bruxelles jusqu’au 26 avril. Brigitte Baillieux et Guy Theunissen de la compagnie Maison éphémère pour le spectacle « Les Grandes Marées ». Un père débarque chez son fils à l’improviste, au milieu de la nuit. Un an qu’ils ne se sont plus vus. Le père est bonhomme, il sourit, il ne dérangera pas longtemps, il vient juste causer un peu. Le fils est surpris, contrarié aussi, des amis l’attendent… On sent vite de la tension entre ces deux-là. Du ressentiment ? Des blessures toujours à vif ? Un père, un fils qui ne se comprennent plus, ça arrive. Le fils s’interroge : pourquoi est-il là ? Que se passe-t-il ? En réalité, le père a découvert sur internet que son fils appartient à une mouvance extrémiste, complotiste, raciste et violente. C’est d’ailleurs des membres de ce groupe que le fils va rejoindre cette nuit-là pour changer la société… à sa manière. Alors le père accourt, mais sans avouer la vraie raison de sa visite. Pendant toute une soirée, ils vont parler, se jauger, revivre des souvenirs, se faire mal, rire, comme deux boxeurs dans un ring, jusqu’au KO final. À travers cette histoire singulière, chacun, chacune se retrouvera, comme parent ou comme enfant, dans la bonne volonté, la maladresse, le sentiment d’échec, la rébellion, l’envie d’idéal, la conviction d’être incompris des personnages. Le suspens vous prend et ne vous lâche plus jusqu’au dénouement final – pas plus que le fils, les spectateurs et spectatrices ne savent pourquoi le père débarque en pleine nuit. Une écriture magnifique, tendue. Une paire d’acteurs sur le fil du récit qui nous tendent un miroir. Une histoire de notre temps, aux enjeux fondamentaux, au propos urgent. À découvrir au Théâtre Le Public à Bruxelles jusqu’au 21 avril, le 2 mai à Louvain-La-Neuve et le 7 mai au Théâtre Jardin Passion à Namur, … Chroniques : Régine Dubois et Fanny Cuisset Présentation : Cindya Izzarelli