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Kenya: la situation reste très tendue entre gouvernement et opposants

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| Publié le 06/02/18

Les tensions politiques au Kenya continue à augmenter avec d'autres troubles liés aux élections présidentielles contestées qui ont eu lieu en août 2017 et qui furent annulées par la Cour suprême. Les prochaines élections devraient avoir lieu en septembre prochain. Deux des trois chaînes de télévision kényanes, suspendues d'antenne depuis le 30 janvier pour avoir tenté de retransmettre l'investiture symbolique de l'opposant Raila Odinga, ont repris lundi leur diffusion, a-t-on constaté. Les chaînes privées NTV et KTN News étaient à nouveau accessibles pour les téléspectateurs en milieu d'après-midi. NTV diffusait des clips musicaux, alors que KTN News, chaîne d'information en continu, n'avait pas encore repris ses programmes habituels et n'affichait que son logo sur l'écran. Citizen TV, qui avait également été débranchée en même temps par le gouvernement, continuait en revanche à afficher un écran noir. Les trois principales chaînes de télévision privées du pays avaient été suspendues après avoir rejeté l'injonction du gouvernement de ne pas diffuser "l'investiture" de l'opposant Raila Odinga comme "président du peuple" le 30 janvier. M. Odinga, 73 ans, avait prêté serment comme "président du peuple", un geste symbolique s'inscrivant dans le cadre d'un mouvement de désobéissance civile lancé après la réélection en 2017 du président Uhuru Kenyatta, que l'opposant refuse de reconnaître. Le ministre de l'Intérieur, Fred Matiang'i, avait dénoncé le lendemain une "tentative parfaitement orchestrée de renverser le gouvernement légalement constitué de la République du Kenya", et accusé certains médias d'avoir "participé à la promotion de cet acte illégal". Vendredi, un tribunal avait ordonné aux autorités d'autoriser temporairement les trois chaînes à reprendre leur diffusion, dans l'attente de l'examen d'une requête considérant cette interdiction comme "extrêmement arbitraire, disproportionnée, répressive et déraisonnable". Mais alors que trois responsables de l'opposition ont été arrêtés pour avoir participé à "l'investiture" de M. Odinga, le gouvernement avait choisi jusqu'à lundi d'ignorer cette décision de justice. La fermeture de ces trois chaînes de télévision avait provoqué l'inquiétude de la communauté internationale, dont l'ONU, et avait été dénoncée par la société civile comme un recul des libertés. Lundi, près de 200 militants, qui tentaient de marcher vers le ministère de l'Intérieur à Nairobi pour protester contre cette fermeture et l'arrestation des responsables d'opposition, ont été dispersés à l'aide de gaz lacrymogènes.