Hep Taxi !

Emilie Dequenne

Émilie Dequenne dispense une énergie joyeuse dans le taxi de Jérôme Colin. D'une confidence à l'autre, elle rit, fait le « clap » de départ du tournage elle-même, évoque toutes ses nostalgies liées à la Belgique et à sa région, avoue son amour pour les séries télévisées. Elles sort justement d'un tournage pour la série de la BBC, The Missing. Elle savoure son métier, la liberté qu'il lui procure, sa vie de famille, une famille recomposée qu'elle qualifie de réussie, avec trois enfants, dont sa fille Milla qu'elle a eue à l'âge de 20 ans. « L'après » Rosetta n'était pas évident. Un tout premier rôle dans un film qui incarne le début de la reconnaissance internationale du cinéma belge francophone, récompensé d'une Palme d'or et pour lequel elle a remporté elle-même le Prix d'interprétation féminine à Cannes, tout cela à 17 ans à peine, n'est pas une aventure commune. Mais elle a su être prudente et attendre un peu pour saisir la balle au bond. Et cela fait 15 ans que cela dure. À 32 ans et presque une trentaine de films pour la télévision et le cinéma, la jeune actrice n'a qu'une idée en tête : durer. Elle aimerait pour cela trouver une recette miracle, mais en attendant, elle choisit les rôles qui la passionnent. Extirpée à 17 ans d'une famille chaleureuse et solidaire par les frères Dardenne, Émilie s'est établie à Paris et a fait son chemin de film en film en France, Le pacte des loups de Christophe Gans, Une femme de ménage de Claude Berri, Mariée, mais pas trop avec Jane Birkin et Pierre Richard, Le Grand Maulnes, La fille du RER d'André Téchiné, etc. En 2012, elle renoue avec le cinéma belge dans le très poignant A perdre la raison de Joachim Lafosse. Là encore, elle remporte Prix d'interprétation féminine à Cannes ainsi qu'un Magritte de la meilleure actrice. Dans son dernier film, Pas son genre, Lucas Belvaux lui offre un très beau rôle. Pas encore de récompense... Mais qui sait ?