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La Trois

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Culture

Hep taxi !

Frédéric Mitterrand

39 min

| Publié le 22/03/24

Tiré à quatre épingles, classique et chic, Frédéric Mitterrand s'engouffre dans le taxi de Jérôme Colin manifestement de très bonne humeur. La première chose qui frappe et qui étonne, c'est son humour. Ensuite, il y a la franchise et la gentillesse, et même une certaine douceur en contradiction avec l'homme que l'on imaginait être une personne de pouvoir. Certains le disent très charmeur... Une connivence s'installe tout de suite entre Jérôme Colin et l'ancien ministre. Ses deux idoles ? Le marsupilami et Rantanplan, deux personnages sans malice, héros positifs et drôles, incapables de faire du mal. Le ton est donné, Frédéric Mitterrand est donc beaucoup de choses, écrivain, homme de télévision, acteur, réalisateur et cinéphile passionné, mais certainement pas un ministre comme les autres. Son passage sous les arches du Cinquantenaire, qu'il trouve « très Autriche-Hongrie », l'enchante. Il aime Bruxelles et semble bien connaître la ville, ainsi que la Belgique et l'histoire de sa monarchie. Forcément, on se souvient de ses sagas historiques télévisées des années 80 où il exprimait autant son attirance pour le glamour et le romanesque que pour l'histoire. Mais son aventure dans les médias et le 7ème art a commencé bien plus tôt. Dans les années 60, à l'âge de 13 ans, il avait fait ses débuts au cinéma comme acteur aux côtés de Bourvil et de Michèle Morgan dans Fortunat. Plus tard, il a continué à tourner avec des réalisateurs comme Pierre Grimblat, Benoît Jacquot, et Pierre Zucca. Il a aussi ouvert des salles de cinéma Art et Essai à Paris où il programmait des cinéastes comme Pasolini, Duras, Bergman et Ozu. Côté politique, c'est plus complexe. Mitterrandiste par solidarité familiale un moment, il se passionne pour Charles De Gaulle, il adhère en 1993 au Mouvement des radicaux de gauche (MRG) à la suite de Bernard Tapie avant de soutenir Chirac en 1995 et d'accepter en 2009 le poste de ministre de la culture dans un gouvernement de droite. Pendant l'interview, Frédéric Mitterrand s'arrête un instant et considère l'équipe de Hep taxi ! L'un est « charmant », l'autre « beau gosse ». On ne chasse pas le naturel si facilement. « Être un peu flirt, c'est sympa (...) La liberté officielle de notre société s'accompagne d'un puritanisme terrifiant ». C'est la raison pour laquelle sans doute l'enfance a été une blessure. Brisé par une gouvernante qui le bat, le jeune Frédéric Mitterrand découvre ensuite son attirance pour les autres garçons et la solitude, la culpabilité liées aux histoires d'amour décalées, impossibles et malheureuses. En 2005, dans La mauvaise vie, Frédéric Mitterrand publie le récit de ses expériences amoureuses qui finissent par le conduire à des relations tarifées. Toute cette vie a été mise de côté le temps de son mandat de ministre de la culture et il s'amuse aujourd'hui devant La récréation, un ouvrage de 700 pages qui raconte une autre comédie humaine, celle qui a gravité pendant deux ans autour de son ministère.

Casting et équipe

Invité

frederic mitterand

Producteur

Anne Hislaire

Journaliste

Jérôme Colin

Réalisateur

Patrick Van Loo

Journaliste

Sophie Dasnoy

Voix off

Laure Verheye