Baloji grimpe à bord d'Hep Taxi. L'occasion pour le chanteur, auteur-compositeur et réalisateur belge d'origine congolaise de revenir sur son parcours incroyable. Après trois albums, Hôtel Impala, Kinshasa succursale et 137 avenue Kaniama, récompensés par six Octaves de la musique, l'ex-membre de Starflam fait son grand retour au cinéma. Mais pas que... Si son premier long métrage, Augure fut primé à Cannes en mai dernier et est en lice pour représenter la Belgique aux Oscars 2024, l'artiste pluridisciplinaire sort en parallèle un album éponyme monumental de 36 titres. Et en prime, il expose son œuvre de designer au musée de la mode à Anvers.

Avant de s'attaquer à son premier long métrage, " Les Barons ", Nabil Ben Yadir n'avait fait qu'un court, en 2005, " La sortie du clown ". L'histoire raconte la double vie d'un croque-mort qui partage sa vie entre la morgue d'un hôpital et l'habit de clown qu'il revêt pour divertir les enfants malades. " A l'époque, j'avais aussi une double vie. Je faisais des petits boulots et mes amis chauffeurs de bus ou électromécaniciens ne savaient pas que je faisais du cinéma ; et sur les plateaux, je ne disais pas que je faisais des petits boulots ". Quand il réalise " Sortie de clown ", il travaille déjà depuis longtemps sur le scénario d'un film qui reprend des éléments de sa vie, ses rêves, confrontés à la réalité de son quartier de Molenbeek et des pressions familiales et autres. " Si je fais du cinéma, c'est grâce à ma mère ". Depuis qu'il est adolescent, il écrit des scénarios. Sa mère lui a fait découvrir, Hitchcock, de Funès, le Bollywood et le cinéma égyptien de Farid El Attrach et Youssef Chahine. " Ma mère ne m'a jamais dit de ramener de l'argent à la maison, mais de foncer et de réaliser mes rêves ". Côté scolarité, Nabil doit faire face à la section couture-cuisine, et puis, à des études en électromécanique. Pendant les cours de français, il écrit des ébauches d'histoires. En 1998, il suit une formation d'écriture de scénarios. En 2001, il joue dans " Au-delà de Gibraltar " de Taylan Barman, un voisin et ami. Depuis ce film, il est encore plus déterminé à faire son chemin dans le cinéma, mais plutôt dans le domaine de l'écriture. Il aura encore un petit rôle dans " Le couperet " de Costa Gavras en 2004, qui est une année charnière pour lui. Il coécrit le scénario de " Tous les visages d'innocence " avec Laurent Brandenbourger et réalise " Sortie le clown ", " juste pour voir si j'avais envie de faire un long ". Essai concluant, manifestement. En 2006, il commence le montage financier de " Les Barons ". En 2008, il apparaît en temps qu'acteur dans " 9mm " " de son ami Barman et est en plein tournage de son propre film. " J'avais vraiment des choses à dire ", mais il choisit l'humour et l'autodérision pour le faire. Pari réussi. Le film est très original, bourré de petites trouvailles et franchement drôle. Pourtant, il fait réfléchir.

Nabil Ben Yadir et "Les Barons"

Hep taxi !

Ce dimanche 20 octobre, Hep Taxi sillonne les rues bruxelloises pour un voyage introspectif avec le parrain du rap français, Oxmo Puccino. Cet optimiste de nature qui vient de sortir son 9e album, " La nuit du réveil ", se dévoile au travers de la musique, bien sûr, mais aussi de ses racines maliennes, de son parcours et de sa vision philosophique de la vie. Son rap empreint d'amour, de paix et de respect lui aura valu non pas une, mais deux Victoires de la musique. De quoi réconcilier le genre avec les allergiques de musiques urbaines. Il associe sa voix suave, grave et rassurante à une plume acérée qui l'affubleront du surnom de " Black Jacques Brel ". Ce poète des temps modernes qui trace sa route depuis plus de 20 ans, jette un regard enjoué dans le rétroviseur en compagnie de Jérôme Colin.

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