Hep taxi !

Denis Mukwegé

Spécialiste du traitement des mutilations génitales, le docteur Mukwege se bat depuis de nombreuses années, pour que de telles atrocités cessent et pour dénoncer l'impunité dont jouissent les bourreaux. Outre les actes médicaux, il apporte à ces femmes traumatisées une aide psychologique et juridique. Il a reçu pour son action humanitaire le Prix Nobel de la Paix en décembre 2018, conjointement avec Nadia Murad, jeune Yézidie de 25 ans, victime de violences sexuelles commises par l'Organisation Etat islamique. Qui sont ces violeurs qui commettent des actes qui dépassent l'entendement ? Des bandes de jeunes fanatisés qui ont subi des lavages de cerveau, dirigés par des seigneurs de guerre. Et les intérêts économiques dans la région, la production du Coltan utilisé pour la fabrication de nos téléphones portables, empêchent les gouvernements de prendre les bonnes décisions. En 2012, Denis Mukwege est victime d'une tentative d'assassinat en plein centre de Bukavu. A la suite de cet incident, il bénéficiait d'une protection des Casques bleus dans son hôpital de Panzi. Mais depuis 2017, ce n'est plus le cas. Son entourage et lui sont désormais en danger permanent. Sa rencontre avec le docteur Guy-Bernard Cadière, spécialiste de la chirurgie minimale invasive, a été déterminante. Ils ont soigné des femmes à quatre mains. Guyber, comme on le surnomme, s'est rendu une vingtaine de fois en mission à Panzi. Ensemble, les deux hommes ont publié un livre : "Réparer les femmes, un combat contre la barbarie". A Jérôme Colin, qui le questionne en l'emmenant à Louvain-la-Neuve, Denis Mukwege avoue ne pas être heureux, mais souhaite continuer à mener son combat, même si le monde a décidé d'être indifférent. Et ses moments de colère sont absorbés par l'amour de l'autre. Aujourd'hui, le docteur n'a qu'une devise : Intégrité, amour et travail.