Passer à la recherche
background

Hep Taxi !

Charlotte Gainsbourg

29 min

| Publié le 02/07/19

Tout en roulant dans la voiture de Hep Taxi ! vers la gare où elle doit attraper un train vers Paris, la douce et charmante Charlotte sort de sa coquille avec humour et sans faux semblants. "Petite, j'étais très difficile, boudeuse... je pouvais tirer la gueule pendant des heures". Et si, finalement elle a pu assumer le rôle terrible que lui a fait jouer Lars von Trier dans Antichrist "c'est parce que, à l'intérieur, je suis pas toute douce..." dit-elle, juste après avoir avoué un petit plaisir masochiste à se faire souffrir, d'avoir très envie d'aller vers les choses extrêmes et de sortir des choses qu'elle connaît. Elle vous dit tout ça, avec calme, avec une voix toute douce, délicate, pleine d'élégance, de sourires et de modestie. Troublant. Et puis, il y a ses souvenirs, les bons comme les mauvais. L'enfance magique, sa grand-mère russe, ses parents tellement extraordinaires, les plateaux de cinéma, l'été, pendant les vacances, un César du meilleur espoir féminin qu'elle remporte à l'âge de 15 ans pour son rôle dans "L'effrontée" de Claude Miller. Sa première chanson est venue encore pus tard, lorsque son père, provocateur invétéré chante "Lemon Incest" avec elle. Deux ans plus tard, il lui écrit tout un album: "Charlotte For Ever". Le cinéma est de plus en plus présent dans la vie de Charlotte Gainbourg, mais c'est avec le film "Merci la vie" de Bertrand Blier qu'elle décide d'en faire son métier. Pour cela, elle abandonne les études de dessin qu'elle avait entreprises après son bac. 1991 est l'année de la disparition de son père . "Tout s'est effondré pendant très longtemps". C'est aussi l'année où elle se lie à Yvan Attal. "Il m'a ramassé à la petite cuillère (...) mais ma vie s'est réellement ouverte avec la naissance de mon premier enfant, Ben". En 1999, "La bûche" de Danièle Thomson relance sa carrière de comédienne et son goût du cinéma. Charlotte explore les styles différents, tourne avec Attal, Gondry, Berri. Tout lui réussit, même la comédie, dans "Prête-moi ta main". On ne s'attendait pas à la ré-entendre chanter. Et pourtant, elle se lance en 2006, vingt ans après "Charlotte for ever", écrit pour elle par son père. Mais, son retour à la musique, elle ne le fait pas n'importe comment. Elle prend une équipe de choc, le groupe Air, Neil Hammon, et Jarvis Cocker pour aboutir à un album plus que réussi: "5:55". Juste après son César d'interprétation féminine pour son rôle dans "Antichrist", de Lars von Trier, elle s'est remise à la musique. Cette fois -ci avec l'auteur-compositeur américain Beck. Le fruit de cette combinaison prometteuse s'appelle "IRM". En 2011, elle continue à mener de front ses carrières d'actrice et de chanteuse, puisqu'elle sort un 4e opus, "Stage Whisper" et est à l'affiche du dernier film de Lars von Trier, aux côtés de Kirsten Dunst : Melancholia. Toujours dans l'excellence, donc. Charme et talent assurés.