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Pourquoi la construction de l'ascenseur de Srépy-Thieu a-t-elle pris autant de temps ?

Hainaut matin

2 min

| Publié le 05/09/22

« Quand nous étions gamins, nous allions voir la construction de l’ascenseur … » Un passant nous interpelle pour évoquer ce monstre en béton, mal-aimé aux confins de sa construction. L’interminable chantier aurait eu raison sur ces familles contraintes de déménager parce que leur maison allait être démolies pour l’édification d’un nouveau canal et d’un ascenseur démesuré. La colère gronde et les questions fusent : pourquoi fallait-il construire un nouveau canal alors qu’un autre existait déjà ? Pourquoi le chantier prenait-il autant de temps ? « Le chantier a débuté en 1982 ; l'ouvrage devait se terminer en 1987. La régionalisation et ensuite des problèmes budgétaires ont longuement allongé la durée des travaux » explique Pascal Fortun, directeur des Voies d’eau du Hainaut. 2000 marque la fin de la construction de l'ascenseur. Ensuite, il fallait encore terminer la liaison avec le pont-canal et finaliser l’édification d'autres ouvrages annexes. En 2002, la navigation a été ouverte pour les gros bateaux d'aujourd'hui, des barges de 2000 tonnes avec pousseur. « 20 ans, c’est long mais quand on se penche sur l'histoire, le premier ascenseur hydraulique avait été inauguré en 1888 et ce n’est qu’en 1917 que le premier canal du Centre est ouvert à la navigation. L'histoire s'est un peu répétée… » précise le directeur. Le nouveau canal n’est pas parallèle au canal historique. Il s’agit d’un nouveau tronçon avec un seul ouvrage qui va racheter en une seule fois la dénivellation des 4 ascenseurs hydrauliques et 2 écluses. Le gabarit est quasiment multiplié par 5 donc. « Il s’agit vraiment maillon qu'il manquait à l'ensemble des voies navigables belges pour avoir un réseau minimum au niveau européen ». Ces 450 km de voies d'eau belges peuvent être comparées à des autoroutes. Chaque ville ne possède pas une voie d'eau mais au niveau du transport combiné, les fleuves, rivières et canaux jouent un rôle essentiel au niveau de l’écologie mais aussi en termes de coût du trafic. « La voie d'eau s'inscrit dans un cadre parfait pour une redistribution du transport en général ». Chaque année, les bateaux soustraient 100 000 camions de nos routes, 2 000 000 en vingt ans. En les plaçant les uns derrière les autres, cela représente 40 000 km soit plus ou moins l'équivalent de la circonférence de la Terre. On évite aussi un rejet d'environ 140 000 tonnes de CO 2. Enfin, ne négligeons pas le fait que moins de d'embouteillages sur nos routes est aussi bénéfique pour la santé !