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Vivacité

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Loisirs

Pâturages et transhumance à Salon de Provence

Grandeur Nature

3 min

| Publié le 18/01/24

Nous sommes dans le Parc naturel régional des Alpilles à Eyguières. « Cette construction ancienne est la bergerie de la Romanière », nous montre Claire chargée de mission pour La Routo. Traduisez la route en occitan. Ce long itinéraire de transhumance relie Arles dans les Bouches du Rhône à Cunéo dans le Piémont. Il traverse notamment les Alpilles et les Alpes de Haute-Provence. « Ce GR69 vous met 15 jours durant dans les pas des bergers. A l’origine, ils étaient italiens, originaires notamment des vallées occitanes du Piémont. Ils émigrèrent vers la basse Provence et les plaines de Crau et de Camargue », complète notre guide. Dans la plaine de Crau que l’on domine du regard depuis l’ancienne bergerie, quelque 600 000 brebis et béliers, accompagnés de quelques chèvres et chiens, entretiennent les paysages dans des espaces protégés remarquables. « Le pastoralisme permet de lutter contre les avalanches en montagne et les incendies dans les massifs forestiers de la Basse Provence. Nos brebis, de race Mérinos d’Arles sont très grégaires et adaptées aux terrains pauvres. Outre la viande et le fromage, elles fournissent une laine très fine », témoigne Patrick Fabre directeurs de la Maison de la Transhumance au domaine du Merle à Salon-de-Provence dans cette même plaine du Crau. La transhumance a été récemment inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité. « Le pastoralisme existe depuis l’époque romaine. Il a façonné nos paysages sur près d’un million d’hectares ». Le domaine du Merle est riche de 400 ha. Son troupeau de 1500 brebis profitent des prairies irriguées jusqu’en juin avant la transhumance pour les estives dans les Alpes. Les chemins empruntés sont les drailles ou carraires, larges de 50 à 100 mètres. Même si les camions assurent aujourd’hui l’essentiel du déplacement, des portions de drailles subsistent sur 100 à 200 kms. Elles réclament 5 à 10 jours de marche, avec en tête des bouc conducteurs aux cornes retournées impressionnantes. Et bien sûr des bergers en formation ici-même. « Je viens de Lyon. J’ai découvert cet été le monde pastoral et je suis cette année une formation professionnelle de bergère au domaine du Merle », explique Anaïs. A 25 ans, danseuse et artiste, comme une cinquantaine d’autres candidats bergers, elle suit le cursus qui lui permettra de prendre soin des brebis et de toute la vie qui tourne autour de la conduite d’un troupeau. La laine, or blanc de la Provence connaît un regain d’intérêt avec une gamme complète de vêtements de pleine nature en laine mérinos d’Arles. Fabriqués en France et en Europe, ces textiles sont commercialisés sous la marque La Routo.