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Loisirs

Dans le Vercors, rencontre d'un musher à roulette

Grandeur Nature

2 min

| Publié le 08/02/24

Jiri le musher et ses 40 huskies sibériens C'est un endroit assez isolé sur la commune de Vassieurs-en-Vercors. Quelque 13.000 mètres carré sur la route du col du Rousset. Une batisse, plusieurs kotas finlandais (cabanes en bois destinés à accueillir des personnes à la recherche de logements insolites), de grands enclos et une quarantaines de chiens magnifiques. Il s'agit de huskies sibériens. Chiens rustiques, chaleureux, amoureux de l'effort. Des chiens de traineaux par excellence... Jiri Bognar, de la société Esprit du nord. Cet homme à l'oeil vif et à la poigne ferme est tchécoslovaque. Alors qu'il était de passage dans le Vercors voici quelques dizaines d'années, il est tombé amoureux du Plateau, de ses paysages, de ses neiges, de sa nature... "On ne s'en rend pas toujours compte, mais le Vercors est un vrai paradis pour les amoureux de course de chiens de traineaux", nous explique-t-il. "Il existe quelque 50 kilomètres de piste qui leur sont uniquement destinés. Du coup, à la belle saison, des gens venus de mon pays d'origine, d'Allemagne, de Scandinavie, d'Espagne... viennent s'y entraîner avec leur meute." Belle saison, le mot est lâché. Fin janvier, lorsque nous nous sommes rendus chez lui, il faisait plus de dix degrés milieu d'après-midi, à 1200 mètres d'altitude. Pas de neige, si ce n'est à l'horizon, loin. "Avant, nous étions deux mushers professionnels avec une soixantaine de chiens", se souvient Jiri, aussi nostalgique que fataliste. "Il y avait plus de neige, plus longtemps. Puis on a vu le climat peu à peu changer. Et il a fallu s'adapter en proposant d'autres choses, comme ces cabanes en bois. Le traineau a été rejoint par un appareil semblable, mais monté sur de grosses roues... Oui, il a fallu se diversifier, s'adapter..." Il sait que ces conditions ("et le fait que je vieillis...") le pousseront à cesser ce type d'activité professionnelle dans les 4 ou 5 ans. "Je passerai à autre chose", fait-il. L'amour porté à ses chiens, lui, restera. Il les connaît tous par leur nom, il connaît leur histoire, les respecte en bon et vrai musher qu'il est. "Parfois, les gens pensent que c'est limite inhumain ce qu'on leur fait faire, à leur imposer de nous tirer. Mais on ne pousse pas nos animaux. Ils veulent faire ça. Ils ont besoin de faire cela..."