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Gand et Bruges se disputent la paternité d’un célèbre bonbon belge

Hainaut matin

3 min

| Publié le 28/11/21

C’est l’un des bonbons traditionnels et emblématique de Belgique. Son histoire est complexe, à l’instar de sa recette précieusement gardée depuis un siècle et transmise de génération en génération dans les familles d’artisans confiseurs. Souvent imité, jamais égalé, le singulier et succulent cuberdon est unique en son genre. Le cuberdon au cœur coulant, aisément identifiable de par sa forme conique de 2,5 cm que certains identifient à un chapeau de curé ou un nez pointu d’un personnage qui pourrait défiler dans l’un des carnavals du pays. On le déguste à la cour et il trône sur les tables et dans les étalages des maisons de renom du pays. Il est un présent de choix et une friandise que l’on s’arrache. Tout qui le goûte n’a qu’une envie d’y retourner. Les bouches sucrées en raffolent et les touristes étrangers n’hésitent pas à faire de la place dans leur valise pour ramener au pays ces confiseries belges singulières. Le cuberdon, également dénommé « chapeau de curé », « chapeau de prêtre », est fabriqué à base de sucre, gomme arabique (résine d’acacia) et de saveurs fruitées, principalement la framboise. Depuis quelques années, d’autres arômes et couleurs naissent dans les ateliers de fabrication et sur les étals des boutiques. Il en existerait plus de quarante parfums parmi lesquels le mimosa né dans la région de Binche lors du carnaval, la fleur du sud de la France étant l’un des symboles des réjouissances des gilles et de leurs adeptes. Ces dernières années, divers produits dérivés à base de cuberdons ont vu le jour, comme le sirop, les glaces, les eaux aromatisées, les pâtes à tartinées, …. La recette authentique ne nécessite pas moins de 7 jours de travail, d’amour et de passion. Sa couleur pourpre lui confère une allure raffinée à la hauteur de l’explosion de saveurs que l’on a en bouche. En raison de son éphémère conservation n’excédant pas une quinzaine de jours, l’exportation de la légendaire gourmandise au cœur coulant est peu aisée. Son origine est quelque peu incertaine. Deux hypothèses prennent le dessus sur les maintes histoires avancées. Un membre du clergé vivant dans la région de Bruges aurait mis au point la recette, ce qui expliquerait la forme du cuberdon en « bonnet de curé ». Une autre supposition fait état d’un pharmacien gantois qui par un heureux hasard, aurait fabriqué le bonbon en 1873. Aucun document n’en atteste fermement mais on imagine, à raison, que les deux régions revendiquent ardemment la paternité du célèbre et endémique cuberdon. Quelques artisans renommés se partagent le marché du bonbon le plus difficile à confectionner. Quoi qu’ils en soient, cuberdons et véritables artisans font bon ménage pour le plus grand plaisir des fines bouches sucrées ! Pour les spécialistes et les palais affinés, la confiserie Geldhof d’Eeklo en Flandre orientale serait depuis 1954 « le spécialiste du cuberdon ». C’est elle qui en 2011 a imaginé une variété enrobée de chocolat, un manteau qui permettrait d’allonger la conservation du bonbon sans modifier le goût. Depuis quelques années aussi, les parfums se multiplient, des plus classiques aux plus étonnants et inattendus allant du cassis à la Vodka en passant par la cannelle, la poire, le melon ou le mimosa. Dans la région de Mons, à Baudour, Fanny, propriétaire de la Maison Bourguignon perdure la tradition depuis trois générations. Depuis 2012, la Confiserie Léopold implantée à Enghien produit des cuberdons « haute couture », Léopold en hommage à Léopold 1er, le roi des Belges ayant vécu à l’époque de l’apparition du cuberdon. En 2018, en région liégeoise, le Roi du Cuberdon avait souhaité innover en confectionnant des cuberdons aux légumes. A Bruxelles, Le Cuberdon Royal et la Maison du Cuberdon à Anderlecht régalement petits et grands. Le cuberdon se décline aussi en glace, en dessert gourmand, en macaron, crème, granulés, biscuits, pâte à tartiner ou en sirop. Depuis 2008, le nom « cuberdon » est inscrit dans le Larousse.En flamand, cuberdon se traduit en « neuzeke ».