Et si Ciena avait été victime de négligences ?

Devoir d'enquête

ON A OUBLIE CIENA « Cela faisait 9 jours que notre fille était à la crèche, c'était la plus petite. On ne l'a pas surveillée ». Cette phrase, Enio ne la terminera pas. Le jeune papa secoué de sanglots n'arrive toujours pas à réaliser : sa fille de 3 mois et demi est décédée à la crèche. C'était le 9 mai 2016 à Charleroi. Les premiers rapports médicaux font état d'une « mort subite favorisée par une position ventrale » notamment. Or, Ciena dort sur le dos... Le doute s'immisce dès les premiers moments chez les jeunes parents. Leur visite à la crèche le lendemain du décès vont les décider à porter plainte pour homicide involontaire par défaut de prévoyance et/ou de précaution. Aujourd'hui, après plus d'un an et demi, l'affaire est toujours à l'instruction. Une reconstitution judiciaire vient d'être programmée. Mais pour les parents, le doute n'est pas possible : il y a eu des négligences ce jour-là. Pour preuve, le trou de plus de trois heures entre le dernier biberon de leur bébé et l'heure de sa mort. Le drame de ces jeunes parents résonne au coeur d'une actualité où les crèches font la Une pour de dramatiques raisons : bébé secoué, gavé, enfant enfermé... Ces maisons d'accueil sont-elles des zones de non-droits ? N'y a-t-il pas de contrôles ? Ne peut-on prévenir ces dérapages ? Qui sont ces puéricultrices à qui l'on confie nos enfants ? Quelle est leur responsabilité, leur encadrement ? Autant de questions abordées dans ce Devoir d'Enquête, autant de questions que se posent les parents de Ciena qui ont décidé de braver leur insurmontable tristesse pour que leur histoire déclenche un vrai débat. Malika ATTAR et Jean-Michel DEHON