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La Première

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Culture

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Rone pour le spectacle « Room with a view »

11 min

| Publié le 12/01/23

Le compositeur et musicien français Rone pour le spectacle « Room with a view », qu’il a conçu à partir d’une carte blanche que lui a proposée le Théâtre du Châtelet. Il a été mis en scène et chorégraphié par le Collectif (LA) HORDE, accompagné de 20 danseurs du Ballet National de Marseille et fera halte en Belgique en février (du 1er au 4 février au Théâtre National à Bruxelles, du 8 au 10 février au Théâtre Jean Vilar à Louvain-la-Neuve, le 14 février à Central - Théâtre de La Louvière, les 18 et 19 février à De Singel à Anvers. Rone a réalisé l’album « Room with a view » autour du spectacle, qui signe le retour de l’artiste à ses racines musicales. Face aux catastrophes climatiques, aux conflits planétaires et plus largement à l’effondrement de la civilisation, Room With A View puise son inspiration dans la beauté du chaos et les actions des mouvements contestataires de l’ère post #MeToo, tels que les hymnes féministes chiliens. Citant la guerre des imaginaires théorisée par l’écrivain d’anticipation Alain Damasio, la figure de proue de la scène électro Rone et le collectif phare (LA)HORDE – à la tête du Ballet national de Marseille depuis 2019 – racontent les colères légitimes des générations actuelles. Sur scène, le monde se disloque. Aux textures sonores de Rone, mixées en live, répond l’esthétique de la violence de (LA)HORDE, polymorphe, brutale et profonde. La danse est à la fois rébellion et relâchement, maîtrise et refoulement, jusqu’au viol et au meurtre. Les corps de la vingtaine de danseur·ses se convulsent, vibrent, luttent jusqu’à se réfugier au sein de la masse ; des communautés de fêtes et de combats, seules capables de manifester de la puissance, dans une danse d’inspiration hip-hop et proche de la transe électro. Dans un décor post-apocalyptique, tour à tour carrière de marbre effondrée, puis gravats d’immeubles détruits, la pulsation s’empare des danseur·euses pour rendre justice à la colère, à la révolte. Et surtout, réveiller les consciences et l’espoir à travers le corps à corps célébré pour réparer « un monde salopé ». L’énergie la plus irradiante prend soudain son envol.