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La Première

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Culture

Entrez sans frapper 04/12/2023

Agnès Varda/Le Code Hays/Dick Tomasovic/Josef Schovanec/Michel Dufranne

43 min

| Publié le 04/12/23

La chronique de Josef Schovanec : L'auteur japonais Kenzaburô Ôe, lauréat du Prix Nobel en 1994, qui nous a quittés le 3 mars dernier. Le 29 mars prochain, ce sera les 5 ans de la disparition d’Agnès Varda, une des figures importantes de la Nouvelle Vague. À cette occasion, la Cinémathèque française à Paris présente une exposition « Viva Varda », à voir jusqu’au 28 janvier. Agnès Varda est souvent présentée comme une femme libre qui n'a jamais cessé de se réinventer, guidée par un désir toujours inassouvi d'expérimentations. Une femme cinéaste que le goût pour les autres et l'appétit des rencontres aurait conduit à traverser, à sa guise, les catégories : court et long métrages, fiction et documentaire, argentique et numérique. Comme si sa détermination avait garanti le fait qu'aucun carcan – esthétique, politique, économique – ne contienne sa folle liberté. Il est vrai de dire que Varda était libérée. Dans sa jeunesse et alors que les femmes vivent encore sous l'emprise du Code Napoléon, elle fait des choix de vie conjugaux, sentimentaux et familiaux très modernes : vivant une dizaine d'années en concubinage quand le mariage est une norme à laquelle il est difficile d'échapper, un temps en couple avec une femme (Valentine Schlegel), ou encore choisissant d'élever sa fille sans le père biologique. Dans sa vie professionnelle, Varda a été tout aussi audacieuse. Mais la célébration d'une artiste ayant navigué avec aisance entre les formats et supports – le cinéma, mais aussi la photographie et l'art contemporain – peut avoir tendance à effacer les renoncements que ses partis pris lui ont coûtés. L'autocensure à Hollywood et le code Hays, à l'occasion de la sortie du livre "Le Code Hays" de Francis Bordat et Frédéric Cavé (AFRHC - Association française de Recherche sur l'Histoire du Cinéma). En mars 1930, les studios hollywoodiens se dotent d’un nouveau Code de production qui établit les règles consenties par l’industrie hollywoodienne pour désamorcer l’activité des innombrables organes de censure qui entravaient l’exploitation des films aux États-Unis. Sur la base d’archives inédites, le premier des deux essais composant ce livre relate la genèse de ce texte. On voit s’y confronter des points de vue opposés sous l’arbitrage de Will H. Hays, président de la MPPDA (l’association professionnelle des studios), jusqu’à la signature par les producteurs réunis d’un accord qui, contrairement à ce qu’on a pu dire, a efficacement gouverné le cinéma hollywoodien entre 1930 et 1934. Le second essai entreprend de corriger l’image presque universellement négative du « patron » de l’autocensure. Non seulement Hays fut un immense diplomate, mais il a contribué de façon peut-être décisive à l’avènement de « l’âge d’or » hollywoodien. On en parle avec Dick Tomasovic, chargé de cours en histoire et esthétique du cinéma et des arts du spectacle à l'ULg. Polar et littérature de genre avec Michel Dufranne : Le grand écart entre un polar potache belge et un thriller psychologique français : - Ludovic Mélon, La Brigade des buses, Calmann-Lévy - Anouk Shutterberg, La Nuit des fous, Récamier/Noir Le talk-show culturel de Jérôme Colin. Avec, dès 11h30, La Bagarre dans la Discothèque, un jeu musical complétement décalé où la créativité et la mauvaise foi font loi. À partir de midi, avec une belle bande de chroniqueurs, ils explorent ensemble tous les pans de la culture belge et internationale sans sacralisation, pour découvrir avec simplicité, passion et humour.