La révolte des potichesL'univers vulnérable des hôtesses d'accueil
L'univers vulnérable des hôtesses d'accueil
46 min
| Publié le 06/03/25
Lorsqu'une é́tudiante arrive dans une grande ville pour faire ses é́tudes et qu'il faut rapidement gagner de quoi payer son loyer, un des jobs les plus emblématiques, pratiques, et connus de toutes, c'est hôtesse d'accueil dans l'événementiel. Des missions courtes, ponctuelles, en soirée parfois, et sans qualification requise : le job parfaitement adapté à un emploi du temps à trous, qui change d'un semestre à l'autre. Mais l'étudiante qui postule pour des missions d'hôtesse d'accueil sait-elle vraiment ce qui l'attend ? Employées par des agences spécialisées auxquelles ont recours les clients qui organisent divers événements sportifs, culturels, ou professionnels, les hôtesses découvrent l'univers ultra précaire de l'intérim, où le revers de la flexibilité est la vulnérabilité. En effet, à cause de ce système de sous-traitance, les hôtesses sont à la merci des agences qui les emploient mais peuvent tout aussi bien ne plus les appeler du jour au lendemain. Paradoxe de la situation : le cœur du métier des hôtesses consiste finalement à accueillir le public et à représenter une société qui n'est pas la leur. Leur corps, comme objet esthétique, est censé valoriser l'entreprise représentée. Ainsi, tous ces jeunes sont sommés d'accepter ce qu'on leur demande sans broncher, de ne rien revendiquer et de ne surtout pas se plaindre d'une éventuelle remarque sexiste ou raciste de la part d'un client. Ne pas parler, ne pas faire de vague, au risque de, tout simplement, ne pas être rappelée.