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Chronique Economique

Le prix Nobel d’économie attribué ce lundi à Ben Bernanke, Douglas Diamond et Philip Dybvig

3 min

| Publié le 11/10/22

C'est plutôt une surprise. Ce prix prestigieux est distribué par la Banque de Suède car de son vivant, Alfred Nobel n'avait pas prévu un Nobel d'économie. Le prix Nobel a donc été attribué non pas à une personne, mais à trois, dont Ben Bernanke économiste lui aussi de formation, mais aussi ancien président de la banque centrale américaine entre 2006 et 2014. Et c'est ça qui étonne. Cette année, le prix Nobel d'économie a donc été décerné à trois chercheurs connus pour leurs travaux sur les crises bancaires, dont un ex banquier central. Ben Bernanke a par exemple étudié comment les retraits massifs d'argent des banques par les épargnants avaient donc aggravé la crise des années 30. Et les deux autres économistes ont développé des modèles économiques montrant la fragilité des banques face aux rumeurs. En clair, tout doute sur la solvabilité d'une banque est bien conduit aux retraits massifs des dépôts dans cette même banque et donc qu'au final, cette remise de prix Nobel d'économie nous concerne tous. Car aujourd'hui, le rôle des banques centrales, et c'est le cas de le dire central, elles doivent freiner puis briser l'inflation, mais sans trop casser la croissance économique. Consécration pour Ben Bernanke, car il était aux commandes de la banque centrale américaine quand a éclaté la crise des subprimes en 2008. Mais avec le recul, bien d'autres économistes reconnaissent aussi que Ben Bernanke a peut-être sans doute même provoqué notre perte en réduisant effectivement les taux d'intérêt à quasiment à 0 % et en ouvrant large les vannes pour financer la dette publique américaine, il a empêché les mécanismes d'ajustement naturels de se produire. Et suite à ça, on a donc assisté à une gigantesque bulle en bourse et dans l'immobilier. La remise de ce prix pose la question sur la pertinence de ce prix Nobel. Et pour ma part, la seule chose à garder à l'esprit, c'est que ce prix Nobel aura au moins une utilité montrer que la santé des banques est importante, même pour des scientifiques qui accordent donc ce prix. Mais ce qui fait peur aux banquiers aujourd'hui, c'est le Crédit Suisse, une banque suisse dont on craint tout bonnement la faillite, car elle fait cinq fois la taille de la banque Lehman Brothers en 2007. --- La chronique économique d'Amid Faljaoui, tous les jours à 8h30 et à 17h30.