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Chronique Economique

Le president de Michelin et ses messages positifs malgré la crise

3 min

| Publié le 28/10/22

Il y a des patrons qu'il faut écouter plus que les autres. D'abord parce que leur parole est rare et donc précieuse, et ensuite parce que ce qu'ils disent est une mine d'or. C'est le cas de Florent Menegaux, le président de Michelin, l'un des leaders mondiaux de la fabrication de pneus. Dans sa dernière interview accordée à mes confrères du quotidien économique Les Échos, il met en garde les politiques contre le fait que l'explosion de la facture énergétique risque effectivement de plomber définitivement l'industrie européenne et donc de la forcer à se délocaliser. Pour le président de Michelin, quand on construit une usine, c'est effectivement pour le long terme. Et la crise actuelle ne lui a pas fait changer ses plans d'investissement en Europe. En revanche, Michelin va accélérer ou va chercher à accélérer les dispositifs d'économies déjà mis en place. En clair, le président de Michelin dit qu'il convertit progressivement ses fours de cuisson fonctionnant au gaz vers l'énergie électrique qui, dit-il, n'a pas vocation à rester beaucoup plus chère. Pour lui, au-delà des aspects déplaisants, évidemment, de la crise actuelle, il faut voir cette crise comme une corde de rappel. De rappel pourquoi? Par exemple, nous avons consommé pendant des décennies une énergie bon marché qu'on a cru être abondante. Mais on avait oublié le slogan français des années septante, à savoir « On n'a pas de pétrole, mais on a des idées ». Et aujourd'hui, on se repose enfin cette question des idées et de notre inventivité, justement grâce aux mesures d'économie que les entreprises sont obligées de faire aujourd'hui en raison de la hausse du coût de l'énergie. Et donc, à nouveau, le président de Michelin reste positif. Pourquoi? Parce qu'il estime que cette crise force les dirigeants d'entreprise à changer de logiciel. La mondialisation a été trop loin et nous force aujourd'hui à penser et agir plus local. Pour ce grand patron, tout cela est sans doute une contrainte, mais c'est sain, dit-il. Et puis, l'autre intérêt de cette interview, c'est que le président de Michelin n'oublie pas ses collaborateurs. Il le rappelle bien : les entreprises ont toujours été confrontées à des crises. Ce qui est nouveau et exceptionnel depuis deux ans, c'est que les crises démarrent mais ne s'arrêtent pas. Il y a un effet d'accumulation. La crise du COVID a commencé en 2020, mais elle est toujours là. Ce nouvel environnement, plus incertain et où tout s'accélère, impacte également les collaborateurs des entreprises. Et donc, selon Florent Menegaux, l'urgence c'est d'être aussi attentifs à leur charge mentale et à mettre tout en œuvre pour les accompagner et les protéger au quotidien. Au fond, ce que dit le patron de Michelin rejoint la meilleure définition de ce que j'ai pu trouver jusqu'à présent d'un bon manager. Un bon manager, c'est quoi? C'est quelqu'un qui importe de l'énergie négative et exporte de l'énergie positive. Alors les collaborateurs, les employés qui écoutent cette chronique, savent maintenant ce qu'il faut faire pour que leur N+1 ne soit plus jamais égal à zéro.