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Chronique Economique

17 mois après l'invasion de l'Ukraine, l'Occident doit montrer à la Russie qu'elle ne gagnera pas la bataille du temps

3 min

| Publié le 13/07/23

Ça fait 17 mois maintenant que Vladimir Poutine a démarré sa guerre contre l'Ukraine. Mais où en sommes-nous aujourd'hui ? Est-ce que les sanctions économiques donnent enfin des résultats ou pas? La réponse est clairement oui. Il suffit d'ailleurs de regarder l'évolution du rouble pour en avoir la confirmation. Le rouble a perdu un tiers de sa valeur depuis le début de l'année 2023 et cette baisse de la monnaie russe s'explique par l'exode des entreprises étrangères, mais également par la baisse en valeur des exportations de pétrole et de gaz. C’est vrai que Moscou pompe encore autant de pétrole et l'exporte à tout va, mais ses exportations de pétrole se font à des prix bradés, à des prix discount, et donc la valeur globale des exportations russes est à la baisse. Ce sont autant de rentrées en moins dans les caisses de l'Etat russe. Sur le plan géopolitique, c'est également un échec pour Poutine. Il a voulu, vous le savez bien, affaiblir l'OTAN en envahissant l'Ukraine, et 17 mois après, qu'est-ce que le chef du Kremlin constate ? Qu'il a réussi l'exploit. Et ce n'est pas triste d'amener deux pays traditionnellement neutres, comme la Finlande et la Suède, à toquer à la porte de l'OTAN, à demander à entrer dans l'OTAN. Même la Turquie, qui était réticente au départ, a finalement accepté récemment que la Suède entre dans l'OTAN. C'est donc un double camouflet pour Poutine. Mais est ce que Poutine a compris le message ? Visiblement pas encore. Alors c'est vrai qu'il a eu peur avec le faux coup d'Etat de Wagner, mais pas assez pour abandonner la partie, même s'il a été fragilisé avec ce faux coup d'Etat. Les diplomates le savent bien. Moscou joue quoi ? Moscou joue la montre. Poutine pense encore que les opinions publiques occidentales en auront marre de cette guerre qui s'éternise. Et il espère aussi que Trump ou les Républicains reviennent au pouvoir à la Maison-Blanche. Or Trump et ses amis sont contre cette guerre et sont plutôt isolationnistes. Et Moscou espère aussi qu'en France les partis de gauche prennent le pouvoir car des politiques comme Mélenchon, par exemple, sont pro russes. Et donc oui, même si l'Ukraine n'a pas encore intégré l'OTAN, c'est que le temps ne joue pas en faveur de la Russie. L'occident essaie de faire passer ce message en programmant son soutien financier et armé sur plusieurs années. Autrement dit, l'aide de l'Occident à l'Ukraine est programmée désormais sur la durée du conflit, et même au-delà. C'est un message plus que subliminal destiné aux Russes et qui montre que la patience est de notre côté. Histoire de montrer aux dirigeants du Kremlin qu'ils ne gagneront pas cette guerre à l'usure. --- La chronique économique d'Amid Faljaoui, tous les jours à 8h30 et à 17h30 sur Classic 21, la radio Rock'n'Pop.